L'inflation restera cette année l'une des principales préoccupations en Suisse comme ailleurs. Une augmentation des prix à laquelle s'ajoute ce qu'on pourrait appeler "l'inflation invisible": la réduflation (shrinkflation en anglais).
Qu'est-ce que la réduflation? Par exemple, une canette de soda contiendra un peu moins de liquide et une bouteille de lessive un peu moins de produit. Mais elles seront vendues au même prix qu'avant. La pratique est parfaitement légale: les fabricants mentionnent la quantité sur l'emballage. En période d'inflation, ce phénomène risque de s'étendre, selon le Surveillant des prix Stefan Meierhans.
"On a surtout eu des doléances par rapport à des crèmes ou des produits de beauté. Mais aussi par exemple avec des bonbons. Une entreprise allemande a réduit le nombre de bonbons dans le paquet. Je crois que c'est tout simplement une manoeuvre pour dissimuler une augmentation du prix. Malheureusement, beaucoup de gens ne doivent pas remarquer ces changements", déclare Monsieur Prix mercredi dans La Matinale.
Difficile à quantifier
Cette hausse invisible des prix est difficile à quantifier pour les économistes, parce qu'elle exige une comparaison des prix, des contenus et des distibuteurs. Le phénomène reste pour le moment "sous les radars", indique Clément Maclou, gestionnaire d'un fonds dédié à la nutrition à la banque ODDO BHF.
"Ces indicateurs marchent souvent au prix au kilo. Cela fonctionne très bien pour les produits frais, par exemple les fruits et légumes, on arrive facilement à faire le calcul. Par contre pour des produits transformés, des yogourts, des snacks, des boissons, c'est beaucoup plus difficile. Probablement que ces indices sous-estiment un peu l'inflation réelle que l'on voit quand on passe à la caisse", explique le spécialiste.
Katja Schaer/Thibaut Clémence/gma