Les arnaques au bois de chauffage se multiplient en Suisse romande
Alors que l'hiver bat son plein, le besoin d'être au chaud se fait ressentir. Mais les personnes à la recherche de pellets et de bois de chauffage devraient se méfier. En Suisse romande, des malfrats surfent sur la crise énergétique. Sur internet, ils proposent du bois à des prix très attractifs, sans jamais donner suite.
Chaque hiver, Vincent Pizzera brûle deux à trois stères de bois dans la cheminée de sa maison située à Boudry (NE). Il s'agit d'un chauffage d'appoint, qu'il utilise en complément d'une chaudière à mazout.
Cette année, le temps d'attente étant particulièrement long pour obtenir le bois chez son fournisseur habituel, il décide d'en commander sur internet.
Un site qui inspire confiance
Cet enseignant en économie et marketing se veut toutefois prudent et ne s'est pas précipité sur les tarifs avantageux. Il a pris le soin de choisir un bois vendu au prix habituel. Le site lui inspire confiance, il y a des cabanons en bois à vendre, du bois et d’autres produits de jardins pour lesquels les photos et les prix sont corrects. Néanmoins, il n'en commandera qu'un stère, bien lui en a pris.
"J'ai reçu une confirmation par e-mail deux ou trois jours plus tard, puis une autre me signalant que le bois allait être livré", explique-t-il vendredi dans le 19h30. Mais le bois ne sera jamais livré.
Sans réponse
Sans nouvelles de ses bûchettes, Vincent Pizzera tente de joindre l'entreprise par mail et par téléphone, sans succès. Il commence à douter.
Son compte en banque, lui, avait été immédiatement débité: 200 francs, qu'il pensait verser à une entreprise locale.
"Rien ne laissait penser que cela pouvait être une arnaque. C'était du hêtre, coupé en 33 centimètres, envoyé sur une palette. Il y avait même une photo de la palette avec le stère de bois dessus", poursuit la victime.
Une centaine de cas en Suisse romande
Vincent Pizzera n'est pas un cas isolé. En Suisse romande, une centaine d'escroqueries ont été recensées par les polices cantonales l'an dernier.
Selon le porte-parole de la police cantonale vaudoise Steve Lège, "les escrocs s'adaptent à la demande. On l'a vécu pendant la crise Covid avec les masques, nous le vivons aujourd'hui avec les vignettes autoroutières. Au mois d'août, les discussions sur la crise énergétique et une éventuelle pénurie d'électricité ont fait que les escrocs se sont dits qu'ils allaient faire semblant de vendre du bois. Et ça fonctionne."
Les malfrats étant difficiles à attraper, la police multiplie les préventions et recommande aux particuliers de se rendre directement dans les entreprises et de ne payer les fournisseurs qu'une fois la marchandise remise en main propre.
Site hébergé au Canada
De son côté, Vincent Pizzera a demandé à ses élèves médiamaticiens d’en savoir plus sur le site qui l'a arnaqué. Eux se sont méfiés du site, qui ne compte aucun avis et qui est hébergé au Canada.
Le professeur a donc contacté l'hébergeur au Canada et cherche à obtenir l'identité de la personne qui se cache derrière le site. Pour l'heure, il hésite à porter plainte. Non pas pour récupérer les 200 francs, mais par principe.
Charlotte Onfroy-Barrier, Feriel Mestiri
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