La demande d'or pour l'ensemble de l'année 2022 s'est établie à 4740,7 tonnes, en augmentation de 18% par rapport à 2021, propulsée par un quatrième trimestre robuste.
Les achats de lingots d'or et les pièces de monnaie se sont maintenus en continuant d'attirer les investisseurs dans plusieurs pays, compensant la faiblesse de la demande venue de Chine. Au total, les investissements en lingots et pièces ont totalisé 1217,1 tonnes en 2022, contre 1190,9 en 2021.
Les banques centrales demandeuses
"La grande surprise de l'année a été évidemment la demande record des banques centrales, qui a atteint son plus haut niveau depuis 55 ans, avec le second semestre à lui seul générant des achats de plus de 800 tonnes", affirme Louise Street, analyste au sein du Conseil mondial de l'or.
Ces institutions se sont en effet ruées vers l'or durant l'année, la demande ayant plus que doublé en un an en atteignant 1135,7 tonnes en 2022, contre 450,1 l'année précédente.
L'or est très apprécié par les banques centrales, qui s'en servent notamment "comme une réserve de valeur à long terme", car il se porte bien en temps de crise en servant de rempart contre l'inflation, explique l'analyste.
Fléchissement dans certains secteurs
Les secteurs de la bijouterie et de la technologie ont enregistré une légère baisse de la demande, fléchissant respectivement de 2 et 7% sur l'année (2189,8 tonnes pour les bijoux et 308,5 tonnes pour la technologie).
L'essoufflement de la demande du secteur technologique s'explique principalement par la persistance des problèmes de chaînes d'approvisionnement depuis la pandémie de Covid-19. Et le ralentissement économique mondial a pesé sur la demande des consommateurs.
afp/ami
Les effets du coronavirus, notamment en Chine
Les effets de la pandémie de Covid-19 se faisaient encore fortement sentir sur la demande d'or en 2022, notamment du côté des investissements en lingots et pièces mais aussi en bijoux en Chine.
Les marchés de l'Inde et de la Chine sont cruciaux pour la demande en lingot et pièces d'or, mais surtout de bijoux. Traditionnellement, les familles profitent des mariages et autres fêtes pour mettre une partie de leurs économies à l'abri en les changeant en lingots, colliers, bagues, bracelets et autres objets en or, suprême valeur refuge.
Demande affectée par les contaminations
Mais jusqu'en décembre, la Chine a appliqué une très stricte politique sanitaire de "zéro-Covid". Après l'abandon de ces mesures, la demande a été affectée "par le pic massif d'infections au coronavirus qui a frappé les consommateurs à la fin de l'année", rappelle Louise Street, la Chine faisant actuellement face à sa plus forte vague épidémique depuis trois ans.
Résultat: la demande chinoise de bijoux a dévissée de 15% par rapport à 2021 et les investissements en lingots et pièces de 24%. Au niveau global, la demande de bijoux n'a fléchi que de 2%, s'établissant à 2189,8 tonnes.