D’après un sondage d’Hôtellerie Suisse auprès de ses membres, plus de 80% des établissements ont augmenté d’au moins 5% le prix des chambres cette saison.
De leur côté, les Remontées mécaniques suisses ont, elles aussi, fait grimper le prix des forfaits, mais jamais au-dessus de 5%, assure la faîtière. Dès lors, le prix moyen du forfait journalier pour un adulte en Suisse est désormais de 68 francs, soit 15 francs de plus qu’il y a quinze ans.
Face à cette situation, la rédaction de basik est partie à la recherche de bons plans pour dépenser un peu moins d’argent, mais aussi tenter de skier de façon plus durable. Pour ce faire, elle s’est rendue dans le canton du Valais qui, avec 570 remontées mécaniques, possède la plus grosse infrastructure du pays.
Et contre toute attente, l'équipe est parvenue à ne dépenser en tout que 211 francs pour un week-end en montagne pour un adulte, frais de transports exclus.
Où se loger pas cher?
Pour le logement, le magazine économique de la RTS a trouvé d’anciens mayens récemment rénovés dans le Val d’Hérens pour 120 francs la nuit (petit-déjeuner compris). Accessibles gratuitement depuis Sion via la mise à disposition d’une voiture électrique, certains de ces logements peuvent accueillir chacun jusqu’à douze personnes. Il s'agit donc d'une offre très intéressante lorsque que l’on y séjourne en groupe.
Voués d'abord à la démolition, ces six petits chalets ont été sauvés, puis reconstruits planche par planche. Seul l’intérieur a été modernisé. Baptisé Anako Lodge, ce concept touristique a été développé il y a huit ans par Olivier Cheseaux.
Architecte de métier, ce Valaisan a dû batailler pour développer son tourisme alternatif, pas seulement focalisé sur le ski, raconte-t-il dans basik. "Aucun organe bancaire ne croyait en mon projet. Même le canton du Valais a été un petit peu réticent avec les fonds touristiques." En effet, au niveau de l'investissement global, cette récupération de patrimoine en ruine lui aura coûté à peu près 30% plus cher que reconstruire du neuf.
Où skier pas cher?
Pour skier à proprement parler, basik a dégoté l’une des stations les moins chères du Valais central: Arolla. Dans cette station, le forfait coûte 46 francs la journée. Ce prix plutôt bas s’explique notamment par le fait que les pistes se situent entre 2000 et 3000 mètres, soit une altitude où les canons à neige se font plutôt rares. D'ailleurs, grâce aux bonnes conditions d'enneigement durant les dernières vacances de Noël, Arolla a observé 50% d'affluence en plus que l'année précédente.
Malgré tout, le prix de l’abonnement a dû être revu à la hausse cette saison, explique Manuel Follonier, président des Remontées mécaniques d’Arolla. "Cette année, on a environ 15’000 francs de coûts supplémentaires liés à l’énergie. Cela représente quand même pas mal." Sans compter les augmentations des prix du carburant, des pièces détachées pour les machines ou de l'entretien des installations. "Donc cette année, on a augmenté potentiellement de 2 francs par rapport à la saison passée."
A noter que cette augmentation du prix du forfait devrait continuer à Arolla. En effet, la station va prochainement investir dans un nouveau projet de télécabine avoisinant les 20 millions de francs. Et par la même occasion, elle se séparera d'une partie des cinq téléskis qui étaient peu coûteux à entretenir.
Où s'équiper pas cher?
En ce qui concerne le matériel, le journaliste de basik a dégoté une toute nouvelle offre proposée par le géant de l’équipement sportif Decathlon. Baptisée Second Life, elle permet d'acheter des skis d’occasion reconditionnés, explique Alex Jacquelin du magasin Decathlon à Marin (NE).
"Le projet de revendre nos produits d'occasion part avant tout d'un vrai besoin client, qui cherche de plus en plus à consommer un petit peu différemment. Et l'autre enjeu, c’est de tenter de réduire l'impact environnemental."
Ce système permet aux passionnés de ski qui ont peu de moyens de trouver des skis environ 30% moins chers que du matériel neuf. Quant à l'enseigne, elle encaisserait en moyenne une marge de 30 francs par paire de ski revendue. Si ce concept existe déjà beaucoup sur des applications en ligne, Decathlon surfe sur la vague.
"La plupart de nos filiales ont pu doubler la surface dédiée aux produits d’occasion", se réjouit Alex Jacquelin. Avant de poursuivre: "Donc, même si c'est encore un petit peu tôt pour avoir des convictions fortes, on se rend compte qu'il y a une vraie appétence et qu’il y a un vrai engouement de la part de nos clients là-dessus."
Sujet TV: Quentin Bohlen
Adaptation Web: Fabien Grenon
Les Giettes (VS) permettent de skier pour 0 franc
Si vos moyens sont vraiment très limités, basik a même déniché une station où skier ne vous coûtera rien. Cela se passe aux Giettes, au-dessus de Monthey (VS). Depuis 15 ans, on peut y skier gratuitement tous les week-ends d’hiver, quand les conditions le permettent.
Télégiettes, nom de cette petite station atypique, est équipée uniquement de deux téléskis appartenant à Alain Bosco. Cet entrepreneur à succès dans l’hôtellerie utilise sa fortune pour rendre le ski accessible à tous. "Une saison de ski, quand on a tout compté, ça coûte à peu près 80’000 francs. Sur ces 80’000 francs, on arrive entre certaines communes, des privés et quelques entreprises qui nous aident, à récolter environ 40’000 francs. Donc, il y a un trou de 40’000 par année que je comble avec mes deniers personnels. Le ski est devenu un sport tellement cher que l’on doit permettre à tous de pouvoir skier", raconte celui qui, à Télégiettes, fait tout.
Mais le Valaisan est conscient que cela ne durera pas éternellement. En étant en basse altitude et en refusant l’enneigement artificiel, c’est le réchauffement climatique qui viendra peut-être à bout de la station, déplore-t-il. "On tournera jusqu'à ce qu'on ne puisse plus! Et puis un jour, ça s'arrêtera", conclut-il. "Cela aura été une belle aventure, on aura accueilli plein de gamins qui auront été contents de skier, des familles qui auront pu prendre du plaisir sur ces pistes de ski sans trop se ruiner. Donc c'est déjà une jolie récompense."