Le marché de la chaussure de sport marque le pas

Le Vietnam est le troisième fabricant mondial de chaussures après la Chine et l'Inde, avec l'exportation d'un milliard de paires de souliers par an. Nike y occupe plus d'une centaine de fabriques. Mais aujourd'hui, à Pou Yuen, l'un des plus gros fabricants de chaussures va licencier 6000 personnes, avec un carnet de commandes qui est au plus bas cette année.

Il y a quelques semaines, Adidas et Nike annonçaient eux aussi une diminution de leur production de 30 à 40%.

Si les goûts des consommateurs changent, et qu'ils se détournent de la chaussure de sport pour des raisons esthétiques, l'inflation et ses incertitudes économiques sont aussi passées par là, estime mardi dans La Matinale de la RTS Nicolas Inglard, directeur d'Imadeo, société d'étude pour le commerce: "Le comportement des consommateurs s'est modifié, ils font un peu plus attention à leurs dépenses".

Selon Nicolas Inglard, le marché est en mutation et la production va baisser en quantité au profit d'une meilleure qualité.

"Nike ne me livre plus depuis 8 mois"

Au niveau suisse, plusieurs commerçants subissent une diminution des ventes. Par rapport à 2019, les magasins "Pomp It Up" accusent une baisse de 15% de leurs chiffres d'affaires, affirme leur propriétaire lausannois Guillaume Morand.

Ces dernières années, les plus grands fournisseurs ont opté pour la vente directe aux consommateurs. Ils ont donc fermé des milliers de comptes à travers la planète.

Pour Guillaume Morand, le défi était de savoir s'il pouvait continuer sans Nike, la marque ne le livrant plus depuis 8 mois."Mais en ce moment, la demande évolue, l'hégémonie de Nike est en train de passer", analyse Guillaume Morand. "J'hésitais à fermer, mais maintenant, je suis très positif, car les gens veulent passer à autre chose et à d'autres marques", constate-t-il.

>> Interview de Guillaume Morand dans La Matinale :

Keystone - Jean-Christophe Bott

Sujet radio: Katja Schaer

Adaptation web: Miroslav Mares