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Le bois reste une ressource économique sous-exploitée en Suisse

basik - Le bois, nouvel or vert. [RTS]
Le nouvel or vert / basik / 27 min. / le 27 février 2023
Un tiers du territoire suisse est couvert de forêt et sa surface est en constante augmentation depuis plusieurs années. Si le marché du bois est devenu aujourd'hui très dynamique, ce matériau pourrait être utilisé encore davantage, a constaté l'émission basik.

Seuls 5,7 des 8,5 millions de mètres cubes de bois disponibles dans les forêts en Suisse sont récoltés, selon des chiffres de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV).

Chauffage, transformation en hydrogène, matériau de construction: le bois peut pourtant être utilisé et transformé dans de nombreux secteurs. La proximité de la ressource et ses qualités sont nombreuses.

Utilisations diverses selon la qualité

"Durant sa vie, cet arbre-ci a emmagasiné le CO2 qui était dans l’atmosphère et a produit de l’oxygène", illustre Dominique Schaller, chef du Service des forêts et de la nature du canton de Fribourg, lundi dans l'émission basik de la RTS.

"Ici, on a un bois de qualité moindre qui sera utilisé comme bois-énergie et il va être brûlé", poursuit-il. "Lors de la phase de brûlage, la combustion va rejeter le CO2 qu’il a emmagasiné, mais il n'en rejettera pas plus que ce qu’il a libéré durant sa vie. C’est une bonne alternative aux énergies fossiles que sont le mazout et le gaz".

Une ressource de proximité

Sur le marché de la construction, le bois représente 10% de l’ensemble du bâti. Son utilisation peut coûter plus cher - entre 2% et 5% de surcoût, parfois plus. Mais la ressource est souvent indigène. Chez Lutz Architecte, par exemple, "tous les éléments en bois sont fabriqués dans l’entreprise à proximité de Fribourg, du bois suisse assemblé en atelier", précise Fabrice Macherel, architecte.

Le rôle central des hautes écoles

Dans un contexte de crise énergétique, le bois gagne toutefois des parts de marché dans plusieurs secteurs chaque année. "C’est une question d’habitude. Au XXe siècle, on a eu d’abord l’essor de l’acier et du béton. Le bois a été réduit à une toute petite part de marché. Mais c’est en train de reprendre maintenant", explique le professeur Martin Geiser de la Haute école spécialisée bernoise. "On y pense de plus en plus, on construit de plus en plus en bois".

De fait, le marché du bois est devenu aujourd’hui très dynamique. Cela se ressent dans toute la filière. A Bienne, des dizaines d’ingénieurs sont formés chaque année. "Un des défis, aujourd’hui, c’est qu’on manque sérieusement d’ingénieurs du bois", poursuit le professeur Martin Geiser. "On pourrait accueillir plus d’étudiants dans les classes pour pouvoir fournir plus d’ingénieurs à la branche, qui nous réclame ces ingénieurs", souligne-t-il.

Ana Silva

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