Publié

Marie Owens Thomsen défend le bilan de l'aviation civile en matière de lutte pour la durabilité

L'invité de la Matinale (vidéo) - Marie Owens-Thomsen, économiste en chef de l’Association internationale du transport aérien
L'invitée de la Matinale (vidéo) - Marie Owens Thomsen, économiste en chef de l’Association internationale du transport aérien / L'invité-e de La Matinale (en vidéo) / 13 min. / le 1 mars 2023
Après la pandémie, l'aviation civile devrait regagner l'année prochaine son niveau d'activité de 2019, anticipe mercredi dans La Matinale Marie Owens Thomsen, la cheffe économiste de l’Association du transport aérien international (IATA). Elle plaide aussi pour des règles nationales uniformes, ce qui permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Le retour de la Chine, qui vient d'abandonner sa politique zéro-Covid, dans l'équation permet d'être confiant pour le secteur aérien. Mais tout n'est pas encore au beau fixe. Les compagnies devraient réaliser des profits totaux de près de 5 milliards, soit environ un franc par passager, selon la représentante de leur faîtière. Ce qui est, dans l'ensemble, un mauvais résultat.

Et les prix augmentent, car les coûts augmentent. "On peut, là, pointer le doigt vers la guerre en Europe, un événement extrêmement perturbant, qui a fait flamber les prix du pétrole, qui représentent 25% des frais des compagnies aériennes. Il n'y a pas de manières d'échapper à cette tendance. La mission numéro 1 de toutes les entreprises est de couvrir leurs frais", analyse Marie Owens Thomsen.

Quoi qu'il en soit, après la tempête du Covid-19, l'aviation civile vole vers des cieux plus dégagés, même si certaines compagnies se portent mieux que d'autres. Les aéroports suisses enregistrent, eux, en 2022 une amélioration au niveau du nombre de passagers et des mouvements sur le tarmac (lire encadré).

Des règles uniformes pour réduire les émissions

Mais, désormais, l'industrie doit faire face à un autre défi: réduire ses émissions de gaz à effet de serre. La pression politique se fait toujours plus forte.

"On nous en demande beaucoup, on est là pour répondre aux attentes", déclare Marie Owens Thomsen, qui est également en charge de la durabilité. "Mais de l'autre côté, toutes les solutions n'existent pas aujourd'hui pour qu'on puisse réaliser l'idée de voler sans émissions en 2050", souligne-t-elle.

Et certaines solutions n'ont pas les faveurs de l'économiste. Par exemple celle de taxer le kérozène, car l'exonération de taxe en vigueur sur ce carburant part de "l'idée d'avoir un marché global pour l'aviation. Lorsqu'on met ce marché en miettes, et que chaque pays applique ses propres taxes et ses propres charges pour donner le droit d'être survolé, cela complique toute la situation. Cela rajoute aux coûts et aux émissions. Si on était capable de voler davantage en ligne droite en Europe, on pourrait baisser les émissions de notre industrie de 10 à 12%", argumente l'économiste.

Aviation garante du développement économique

Pour elle, voler sans émissions signifie qu'il n'y aura pas besoin de réduire le trafic. "J'insiste pour dire qu'on est intimement lié au développement économique. Si on dit "pas de connectivité", on s'auto-condamne à un développement économique moindre", souligne-t-elle.

D'ailleurs, elle assure que l'aviation civile est une industrie qui "a fait le plus pour aller dans le bon sens", rappelant le système de compensation d'une partie des émissions mis en place depuis 2016. "Ces efforts-là n'ont pas été vus dans beaucoup d'autres industries", déclare-t-elle. Mais elle admet qu'"énormément de choses" restent à faire dans le secteur.

Propos recueillis par Frédéric Mamaïs

Adaptation web: Antoine Michel

Publié

Le trafic aérien s'est renforcé en 2022 en Suisse

Les aéroports suisses ont enregistré une série de progressions en 2022, tant en terme de passagers que de mouvements aériens, sans retrouver pour autant le niveau pré-Covid, rapporte lundi une étude de l'Office fédérale de la statistique (OFS).

De janvier à décembre derniers, le nombre de passagers arrivants ou partants, dans le trafic de ligne ou charter, a doublé au sein des aéroports suisses avec un bond de 122% à 43,6 millions de voyageurs par rapport à l'exercice précédent, a détaillé l'OFS dans un communiqué. Le niveau reste toutefois inférieur de 26% à celui atteint en 2019.

Hausse des décollages et atterrissages

Les décollages et atterrissages ont suivi la même tendance à la hausse. En progression de 86%, il y a eu au total 355'915 mouvements aériens sur les pistes helvétiques. Ici aussi, le niveau est inférieur de 24% par rapport à celui enregistré lors de l'année pré-Covid.

Le fret aérien a augmenté de 7% 355'999 tonnes par rapport à 2021. Il est, sans surprise, plus bas de 18% en comparaison à 2019.

ats