![La Suisse s'en sort mieux que ses voisins européens en matière d'inflation. [Keystone - Laurent Gilliéron]](https://img.rts.ch/emissions/on-en-parle/2023/image/ij98hw-26104674.image?w=1280&h=720 "La Suisse s'en sort mieux que ses voisins européens en matière d'inflation. [Keystone - Laurent Gilliéron]")
Les prix à la consommation ont augmenté de 3,4% sur un an
Les prix à la consommation ont poursuivi leur progression en février. S'il a fallu débourser plus cher pour les loyers et les carburants, les prix du mazout et des voitures neuves ont par contre diminué. En un an, l'inflation dépasse les 3%.
L'indice des prix à la consommation (IPC) a progressé de 0,7% sur un mois à 105,8 points, contre +0,6% le mois précédent, selon l'Office fédéral de la statistique. Il a été notamment tiré par l'augmentation des prix pour les transports aériens, les voyages à forfait et la parahôtellerie, détaille un communiqué paru lundi.
Sur un an, la Suisse a enregistré un renchérissement de 3,4%. Le mois précédent, il s'établissait légèrement plus bas à 3,3% et en décembre à 2,8%.
L'inflation dépasse les attentes des analystes qui prévoyaient un indice compris entre +2,9% et +3,0% sur un an en février et une variation mensuelle entre +0,3% et +0,4%.
Les loyers ou encore les prix de l'essence ont contribué à la hausse de l'indice. Les prix du mazout ou des voitures neuves ont par contre régressé, en décrochant tous deux les dernières places du tableau des contributions à la variation de l'indice.
Transports, loyers, pâtes...
Sur un an, les prix du transport aérien ont bondi de 45,8% pour atterrir à la première place des contributions à la variation de l'indice en février. Suivent les voyages à forfait internationaux (+23,8% sur un an) et les pâtes alimentaires (+14,4%).
Par catégories, les loyers ont continué d'augmenter de 1,5% par rapport à février 2022. Sur la même période de comparaison, l'essence a par contre reculé de 1,9% et les médicaments de 2,4%.
Concernant la provenance des produits, la courbe d'inflation a été largement plus haute pour les produits importés (+4,9%) que pour les produits indigènes (2,9%).
>> Ecouter aussi l'interview de Laurianne Altwegg, responsable énergie, environnement et agriculture à la FRC, dans l'émission On en parle :
![Un homme calcule son budget en prenant des notes sur un carnet. [Depositphotos - denisismagilov]](https://img.rts.ch/articles/2023/image/l6vspe-26104833.image?w=960&h=384)
Depositphotos - denisismagilov Hausse du taux directeur
Les économistes de VP Bank, qui s'attendaient à un ralentissement de l'inflation à 3,1%, tablent sur une nouvelle hausse du taux directeur par la Banque nationale suisse (BNS). Lors de sa réunion du 23 mars, l'institut d'émission devrait donc relever de 50 points de base son taux, selon les experts de l'établissement liechtensteinois.
Ils expliquent qu'en 2022, la BNS a profité d'un franc fort lui ayant permis d'afficher un taux d'inflation faible à échelle internationale. Mais le niveau actuel reste encore loin de la cible de l'institut d'émission qui est fixé entre 0% et 2,0%.
Au chapitre des prévisions pour cette année, les analystes de la Banque cantonale de Zurich (ZKB) visent un taux d'inflation à 2,2%, suivi de près par ceux de UBS à 2,1%.
>> Le reportage du 12h45 :
vajo avec ats
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L'augmentation des prix a-t-elle été un frein pour des dépenses liées à la santé?
En juin dernier, la faîtière française des professionnels des appareils dentaires a appelé les dentistes à la solidarité, craignant que tout une frange de la population ne puisse plus se payer des soins dentaires à cause de l'augmentation des prix.
Mais en Suisse, rien de tel n'apparaît. Au contraire. Les babyboomers prennent de l'âge et investissent davantage pour leur dentition, mais aussi dans leur vue et leur audition.
En outre, l'inflation est aussi moins forte en Suisse par rapport aux pays voisins. Et le coronavirus a joué un rôle. Selon les faîtières concernées, la pandémie a sensibilisé les gens à leur bien-être. Ainsi, elles voient leurs volumes de ventes augmenter, surtout depuis le 2e semestre 2022.
L'inflation a malgré tout changé la manière d'acheter des lunettes ou des appareils auditifs. Les consommateurs comparent beaucoup plus les prix, notamment pour les appareils auditifs haut de gamme, dont une grande partie du prix n'est pas prise en charge par l'assurance de base.
>> Les explications de La Matinale :
![L'inflation ne se ressent pas dans les ventes des opticiens. [Fotolia - Firma V]](https://img.rts.ch/audio/2023/image/lrsb1z-26104711.image?w=960&h=384)
Fotolia - Firma V Faut-il adopter une politique audacieuse sur le taux directeur?
Au début des années 1980, les Etats-Unis et le monde sortent de deux chocs pétroliers. L'inflation est à plus de 11%. A l'époque, des doutes sont émis quant à la capacité de la politique de taux d'intérêt à assurer une inflation faible et stable à long terme.
Paul Volcker, le nouveau président de la Réserve fédérale des Etats-Unis (Fed), passe alors de la théorie à la pratique: le taux directeur qui avoisinait les 11% est porté, d’un seul coup, à 20% en 1981 (actuellement ils sont à 4,5% aux Etats-Unis et à 1% en Suisse). L'effet est radical: l'inflation redescend deux ans plus tard à 3%.
"Vous avez aujourd'hui un certain nombre d'éléments qui ne justifient pas ce type de politique", analyse François Savary, responsable des investissements chez Prime Partner, lundi dans La Matinale de la RTS. "Depuis l'automne 2022, il y a quand même une décélération de l'inflation de 3% aux Etats-Unis. L'inflation est donc satisfaisante, même si le niveau de l’évolution des prix reste trop élevé. Ce qui justifie de monter davantage les taux."
>> Les explications dans La Matinale :
![Le bâtiment de la banque centrale américaine à Washington. [AP/Keystone - J. Scott Applewhite]](https://img.rts.ch/articles/2017/image/436sna-25972693.image?w=960&h=384)
AP/Keystone - J. Scott Applewhite