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L'e-commerce a enregistré un léger repli en Suisse en 2022

Entre 2019 et 2023, le chiffre d'affaires du commerce en ligne a bondi de 44%. [Keystone - Lukas Lehmann]
L'activité de l'e-commerce a enregistré un léger repli en Suisse en 2022 / Le Journal horaire / 14 sec. / le 8 mars 2023
Les ménages suisses ont acheté pour 14 milliards de francs sur les boutiques en ligne l'an dernier. Ce chiffre est en baisse de 2,8% sur un an, selon les estimations de l'institut d'études de marché GfK et de la faîtière Commerce Suisse.

En dépit de la baisse des recettes enregistrée en 2022, le niveau des ventes sur internet reste cependant au-dessus de ce qu'il était avant la pandémie, ont indiqué GfK et Commerce Suisse mercredi lors d'une conférence de presse. Entre 2019 et 2023, le chiffre d'affaires du commerce en ligne a ainsi bondi de 44%, a précisé Patrick Kessler, directeur de Commerce Suisse.

Une année de normalisation pour le secteur

L'année 2022 peut se résumer en une normalisation à un haut niveau, après deux années de pandémie qui ont fortement soutenu le développement du e-commerce, a poursuivi le responsable qui souligne que c'est la première fois qu'un repli est constaté.

La part du commerce en ligne avoisine les 11,7% du chiffre d'affaires total de 102,6 milliards du commerce de détail en Suisse. La différence est importante entre le secteur alimentaire, où l'e-commerce ne pèse que pour 3,6% des recettes en ligne, et le non-alimentaire, dont la part atteint 17,8%.

"Du fait de l'évolution démographique, la part des consommateurs achetant uniquement dans les magasins stationnaires ne cesse de se réduire et cette tendance va se poursuivre dans les prochaines années", a souligné Patrick Kessler. Dans certains secteurs, comme l'électronique grand public, plus de la moitié du chiffre d'affaires (52%) est réalisé en ligne. Et cette part devrait encore s'accroître.

Concurrence par les prix pas toujours suffisante

Sur les 14 milliards de chiffres d'affaires de l'e-commerce en 2022, 12 milliards ont été comptabilisés auprès de commerçants établis en Suisse et environ 2 milliards de marchandises ont été commandées à l'étranger, selon l'étude. Après plusieurs années à un haut niveau, l'e-commerçant chinois Wish a vu ses ventes chuter, ce qui montre que s'établir sur le marché suisse pour des vendeurs étrangers est difficile.

Les consommateurs en ligne prennent en effet de plus en plus en compte la fiabilité, la qualité de la communication et du service, dans le choix de leur vendeur sur internet. "C'est aussi la raison pour laquelle les chances de Galaxus de se développer sur des marchés à l'étranger sont bien présentes, car la concurrence ne se fait pas ou plus uniquement par les prix", a encore expliqué le directeur de Commerce Suisse.

Toujours plus de possibilités de vente sur internet

Alors qu'au cours des dernières années, ce sont les places de marché qui ont enregistré une forte croissance, il semble que la tendance à acheter des produits directement sur les réseaux sociaux prendra au cours des prochaines années de plus en plus d'ampleur.

Qu'il s'agisse d'Instagram, de Tiktok, ou encore de systèmes de messagerie comme Whatsapp, de plus en plus de possibilités s'offrent aux détaillants pour vendre directement sur ces canaux. Les barrières financières que représentent la création d'une boutique en ligne se lèvent et cela est "une opportunité de taille" pour les petits commerçants.

La consommation en ligne devrait s'inscrire à nouveau en croissance en 2023 et une hausse entre 3% et 5% est attendue dans les années à venir. En janvier, les ventes se sont inscrites en hausse de 3%, selon les estimations de GfK.

ats/oang

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