L'ambiance était morose au salon mondial de la téléphonie mobile (Mobile World Congress), qui vient de fermer ses portes à Barcelone. Les ventes de smartphones ont fortement chuté l’an dernier, retrouvant leur niveau de 2014.
Et en Suisse aussi le climat de consommation est en berne, car les consommateurs changent peu à peu leurs habitudes.
"Je pense qu'on a intérêt à avoir des objets qu'on garde plus longtemps, ce sera plus favorable pour notre porte-monnaie", confie un passant zurichois vendredi dans le 19h30 de la RTS. "C’est bon pour l’environnement. Plutôt que de le jeter, je le garde deux-trois ans", souligne de son côté une jeune femme.
De meilleurs smartphones moins souvent
Toutes les marques sont en baisse mais les deux leaders mondiaux, Samsung et Apple, souffrent beaucoup moins que leurs concurrents chinois. "On constate une tendance pour plus de modèles haut de gamme", explique Dario Casari, directeur de Samsung Suisse. "Les gens achètent de meilleurs téléphones, de meilleure qualité, et en changent moins souvent, tous les 27 mois en moyenne."
Cette évolution est confirmée chez l'opérateur Salt. "On observe une tendance assez nette avec une part de ventes sans téléphone mobile, ce que l'on appelle des abonnements 'SIM only', en augmentation", souligne le directeur général Franck Bernard. "On voit beaucoup plus de clients qui se dirigent vers un abonnement sans téléphone."
Des services plutôt que des ventes
Les acteurs de la téléphonie mobile comme Mobilezone, plus grand revendeur indépendant en Suisse, misent désormais plus sur les services pour leur croissance que sur la seule vente de smartphones.
"Les appareils sont devenus de meilleure qualité. Avant on avait par exemple de fréquents problèmes d’étanchéité, ça n’arrive presque plus jamais", explique le directeur général pour la Suisse Roger Wassmer. "Et la capacité d’innovation a faibli, le client garde son téléphone plus longtemps."
La principale innovation présentée à Barcelone, justement, est un téléphone avec écran déroulant. Mais elle ne permettra probablement pas de relancer les ventes cette année.
Nicolas Rossé/oang