Le SMI a terminé en recul de 1,24% à 10'632,05 points, avec un plus bas à 10'538,35 et un plus haut à 10'739,62 en tout début de séance.
Les plus gros perdants du jour sont les financières Credit Suisse (-9,6% à 2,257 francs), Temenos (-8,0%), UBS (-7,7%) et Julius Bär (-5,5%).
La banque aux deux voiles, lanterne rouge tous indices confondus, a marqué un nouveau plus bas de tous les temps à 2,115 francs en matinée. Son cours de clôture constitue aussi un plus bas historique.
La tendance est similaire sur les places financières européennes: le CAC 40 a perdu 2,90% à Paris, le Dax à Francfort 3,04% et le FTSE 100 à Londres a lâché 2,58%, tandis que la Bourse de Milan a fini en baisse de 4,03%. En Asie, la Bourse de Tokyo a perdu 1,11% en clôture mais Shanghai a gagné 1,20% et Hong Kong 1,95%.
A New York, Wall Street avait ouvert dans le rouge, apeurée par la crise qui frappe le secteur bancaire américain depuis plusieurs jours. Mais les indices se sont rapidement redressés, pour finir autour de l'équilibre, en partie grâce "aux secteurs sensibles aux taux d'intérêt, qui ont monté grâce à la chute des rendements obligataires", a expliqué, dans une note, Edward Moya, d'Oanda.
Des inquiétudes venues des Etats-Unis
Ce nouvel accès de faiblesse des bourses est à mettre sur le compte des valeurs bancaires, ébranlées depuis la semaine dernière par les déboires successifs de pas moins de trois établissements aux Etats-Unis, en premier lieu la faillite de Silicon Valley Bank (SVB). Même si les autorités, tant américaines qu'européennes, se veulent rassurantes, de grandes inquiétudes subsistent quant à un mouvement de contagion, comme lors de la crise financière de 2008.
La perspective d'un assouplissement de la politique monétaire menée par la Réserve fédérale américaine (Fed) ne suffisait guère à rasséréner les détenteurs de capitaux, pas plus que les appels au calme de responsables politiques ou de régulateurs étatiques sur le Vieux continent.
Les experts rassurants sur le risque de contagion
Georges Ugeux, directeur général de Galileo Global Advisors et ancien vice-président de la Bourse de New York, estime dans Forum "que pour le moment nous ne sommes pas dans une situation de panique, mais il faut absolument juguler tout sentiment de panique en donnant un message très clair que le gouvernement intervient, que le président des Etats-Unis lui-même se
"Par rapport à la crise de 2008, il est clair qu'il va y avoir des gens qui vont perdre de l'argent, relève encore l'expert. "Ce ne seront pas les déposants, les entreprises ou les start-up de la Silicon Valley, mais les détenteurs d'obligations qui finançaient la SVB et surtout tous les actionnaires".
Pour John Plassard, spécialiste en investissement chez Mirabaud interrogé lundi dans le 12h30, la situation est très différente d'il y a 15 ans et le risque est limité: "Ces dernières années, beaucoup moins de banques ont fait faillite, en partie grâce aux réglementations beaucoup plus strictes mises en place après la crise financière." L'expert note ainsi que la SVB est la première banque à faire faillite depuis deux ans et la crise du Covid.
Il n'empêche, d'autres banques peuvent s'écrouler, estime John Plassard, et notamment des banques régionales américaines qui bénéficient d'une réglementation moins stricte que les autres. Pour la Suisse, il n'a pas d'inquiétude particulière, mais tout dépendra de la réaction de la clientèle: si tout le monde se rue au guichet pour retirer son argent, la situation pourrait devenir compliquée.
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boi/lan avec les agences