Après deux séances de turbulence, les places européennes ont remonté la pente, rebondissant de 1,86% à Paris, de 1,83% à Francfort et de 1,17% à Londres. A la Bourse suisse, le SMI a grimpé de 0,8% à 10'716,72 points.
A Wall Street, le Dow Jones prenait 1%, l'indice Nasdaq gagnait 2,14% et l'indice élargi S&P 500, 1,62% à 17H00 GMT.
Les perturbations que connaît le secteur bancaire américain à la suite de la faillite de la banque Silicon Valley Bank (SVB) devraient avoir un impact limité sur les établissements européens, organisés différemment, selon l'agence d'évaluation financière américaine Moody's.
L'inflation a encore ralenti aux États-Unis en février à 6% sur un an, son plus faible niveau depuis près d'un an et demi. Elle a également décéléré sur un mois, à 0,4%, conformément là aussi aux attentes des analystes.
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Réaction "immédiate" des autorités
Pour Samy Chaar, analyste chez Lombard Odier, il n'y a pas d'inquiétudes à avoir mais la prudence doit être de mise. "Il faut reconnaître que la réaction des autorités américaines a été extrêmement rapide, ce qui a permis de ramener de la confiance. Les autorités américaines ont évité beaucoup de dégâts", a-t-il expliqué mardi dans le 19h30.
Pour l'économiste, la situation actuelle n'est pas comparable à la crise financière de 2008. "En 2008, la problématique était globale. Aujourd'hui, tout part d'une problématique spécifique, de quelques banques régionales avec des modèles d'affaire hasardeux. De ce problème spécifique, une crise confiance aurait pu se déclencher mais cela a été évité grâce à la réaction immédiate des autorités. On peut dire que c'est une des leçons apprises de la crise de 2008".
Taux de la Fed
Mais les économistes s'inquiètent de l'inflation hors prix de l'alimentation et de l'énergie, qui est repartie à la hausse sur un mois, à 0,5% contre 0,4%.
Les investisseurs qui se demandaient encore la semaine dernière si la Fed allait monter ses taux de 25 ou 50 points de base en raison de la résilience du marché de l'emploi et de l'inflation, envisagent désormais 25 points, voire une pause dans le resserrement monétaire.
De son côté, la Banque centrale européenne (BCE) devrait relever ses taux jeudi d'un demi-point de pourcentage pour la troisième fois d'affilée, mais les observateurs spéculent sur la suite de son resserrement monétaire face à la persistance de l'inflation et aux remous dans le secteur bancaire.
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Les banques se rassurent
Les établissements financiers, qui ont perdu plus de 450 milliards d'euros de capitalisation boursière en deux jours, selon l'indice mondial MSCI financial, reprenaient des couleurs à l'instar de Deutsche Bank (+4,09%), Commerzbank (+4,18%), BNP Paribas +3,08%, Société Générale +2,26%, Banco BPM +1,33%, Standard Chartered 1,16% et HSBC 1,57%. Pour sa part, l'action UBS a bondi +3,6% alors que celle du Credit Suisse a encore perdu 0,8%.
Massacrées en Bourse depuis trois séances, les banques régionales américaines commençaient à arrêter l'hémorragie: First Republic Bank montait de plus de 55% et Western Alliance de 42% vers 16H45 GMT.
Le dollar se reprenait un peu par rapport aux autres monnaies. L'euro reculait de 0,12% à 1,0718 dollar et la livre de 0,22% à 1,2115 dollar vers 16H55 GMT.
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