L'avenir de la plus ancienne brasserie de Belgique, Westmalle, est menacé par le manque de relève chez les moines qui la produisent. C'est le quotidien britannique The Guardian qui alerte sur cette problématique.
Car le label "authentique produit trappiste" ne peut être apposé sur l’étiquette d'une bouteille de bière belge que si le produit est fabriqué sous la supervision de moines ou de nonnes, à l’intérieur d’une abbaye. Tous les bénéfices doivent être par ailleurs destinés à l’entretien de la communauté religieuse, à l’ordre trappiste de façon plus large, et à des œuvres de bienfaisance.
Label à la trappe chez Achel
Et des labellisations ont déjà été supprimées. La marque Achel a ainsi perdu son statut de bière trappiste en janvier dernier, après avoir été rachetée par un entrepreneur privé. Les deux derniers moines avaient quitté l’abbaye pour celle de Westmalle, justement.
La bière trappiste jouit d’une réputation de qualité. Comme elle n’est pas brassée pour faire du profit, les religieux utilisent par exemple du houblon fleuri plutôt que des granulés produits industriellement pour la fabriquer. Le breuvage y gagne une belle amertume, mais coûte plus cher.
Revenus reversés à des associations
Les ventes servent aussi venir en aide à des personnes dans le besoin. C’est le cas de la brasserie Westmalle, qui reverse une partie des revenus de sa production à des associations luttant contre la pauvreté en Belgique ou améliorant les conditions de vie d’habitants de bidonvilles dans des pays du Sud.
C'est un objectif louable pour ces 40 millions de bouteilles produites annuellement dans l’austérité et le silence propres à cet ordre cistercien.
Du café plutôt que de la bière en Afrique
Celui-ci est en déclin en Europe mais serait en augmentation en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud. A Notre-Dame de Koutaba au Cameroun, c’est son café qui est renommé loin à la ronde avec le même soin dans une fabrication assurée de A à Z par la vingtaine de moines sur place.
RTSreligion/Gabrielle Desarzens