Dans la nouvelle entité née de l'absorption de Credit Suisse par UBS, les doublons seront massifs. Outre les activités et les emplois, il faudra aussi réduire l'immobilier. Les deux géants helvétiques cumulent près de 300 succursales, souvent voisines l'une de l'autre. Comme sur la célèbre Paradeplatz de Zurich, ou dans la plupart des centres-villes, comme à Genève, Vevey ou à Bienne.
Sur cette carte, les doublons sont visibles à l'oeil nu. Ce sont les points qui apparaissent en noir. Il s'agit en réalité de la superposition des deux banques en un lieu proche.
Avec ses 191 bureaux, le réseau de filiales d'UBS est bien plus dense que celui de Credit Suisse, qui en compte deux fois moins. Sur les 98 succursales de Credit Suisse, 75 se situent à moins de 400 mètres de son ancienne rivale UBS. Soit environ 5 minutes à pied. Seuls 8 bâtiments de la banque aux deux voiles n'ont pas d'UBS à 2 kilomètres à la ronde. Ce sont les quelques points bleus sur la carte.
En Suisse romande, c'est le cas de Moutier (BE). L'UBS la plus proche est à Delémont (JU), à environ 20 minutes de distance. L'éloignement pourrait être décisif pour décider du maintien d'une succursale.
Mais la distance n'est pas le seul critère. A Genève et à Zurich par exemple, les deux bâtiments voisins pourraient garder des activités séparées, dans la gestion de fortune ou dans l'asset managment, par exemple, les services aux caisses de pension.
Des pertes attendues des deux côtés
Les locaux de Credit Suisse ne sont toutefois pas obligatoirement ceux qui disparaîtront. Les précédentes fusions bancaires ont montré que les pertes se matérialisaient des deux côtés.
En 1993, la fusion de Credit Suisse avec la Banque populaire suisse (BPS) s'est soldée par la réduction de 16% des agences, soit 62 succursales supprimées, autant chez Credit Suisse qu'à la BPS.
En 1997, la fusion de l'Union de Banques Suisses et de la Société de Banque Suisse (qui forment l'actuelle UBS) a biffé 173 agences de la carte. Les succursales des deux banques ont été touchées.
Jusqu'ici, UBS n'a évoqué qu'une réduction des coûts de 7,5 milliards de francs. Rien sur les emplois ou les agences. Mais plusieurs experts estiment que le nombre de postes sur la sellette en Suisse se chiffre à environ 10'000 sur les plus de 37'000 que comptent les deux banques actuellement dans le pays.
Feriel Mestiri et Nicolas Rossé