Le site, actif depuis 1982, est au coeur du scandale pour avoir produit les pizzas surgelées à pâte crue de la gamme Fraîch'Up, qui pourraient avoir provoqué la mort de deux enfants et l'intoxication de dizaines d'autres par la bactérie Escherichia coli.
Une information judiciaire est ouverte depuis mai dernier à Paris pour homicide involontaire dans le cas de deux victimes et blessures involontaires pour 14 autres, selon une source judiciaire.
"Un gâchis"
"Aucun licenciement ne sera notifié avant le 31 décembre 2023", a indiqué le groupe dans un communiqué à l'AFP. Nestlé "s'engage en parallèle à lancer un processus de recherche de solution de reprise solide et pérenne pour l'usine" et à proposer aux salariés "une opportunité de reclassement interne".
"Le couperet est tombé, c'est un gâchis", a réagi devant l'usine Didier Fontaine, magasinier cariste depuis 10 ans. "Je regrette que Nestlé n'ait pas trouvé de solution", mais ce n'est pas "la fin de l'histoire" pour le site, a réagi le ministre délégué français à l'industrie Roland Lescure auprès de l'AFP.
"Nestlé s'est engagé à trouver un repreneur, je considère qu'il y a une obligation de résultat", a-t-il insisté. Le groupe a aussi annoncé une contribution exceptionnelle de 3 millions d'euros en faveur de l'emploi sur le territoire du Cambraisis, doublant l'apport promis par l'Etat, a-t-il relevé.
Réouverture partielle en décembre
L'affaire remonte à février 2022, quand Santé publique France (SPF) et la Direction de la répression des fraudes (DGCCRF) sont alertées d'une recrudescence de cas d'insuffisance rénale chez des enfants, liés à une contamination par E. coli.
Le 18 mars, Nestlé rappelle ses pizzas et interrompt la production. La préfecture interdit dans la foulée toute activité, les autorités sanitaires ayant établi un lien entre la consommation des pizzas et plusieurs cas graves de contamination. L'usine rouvre partiellement mi-décembre, après neuf mois d'arrêt, avant la suspension de mars.
afp/asch