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Myret Zaki: "La Suisse n'est pas assez puissante pour avoir des méga-banques"

#Helvetica: Myret Zaki. [RTS]
#Helvetica: Myret Zaki / #Helvetica / 21 min. / le 1 avril 2023
Invitée samedi dans l'émission Helvetica, la journaliste économique Myret Zaki est revenue sur la débâcle de Credit Suisse et ses conséquences pour la place financière suisse, ainsi que pour l'ensemble du système financier.

Myret Zaki porte un regard critique sur le rachat forcé de Credit Suisse par UBS, avec l'aide de la Banque nationale suisse (BNS), annoncé le 23 mars dernier. Pour elle, la multiplication des sauvetages bancaires ces dernières années est une entrave au libéralisme économique.

"Ces sauvetages montrent qu'on est de plus en plus dans une gestion étatiste des problèmes économiques, alors même qu'on est dans un système qui se dit libéral", a-t-elle souligné samedi sur le plateau d'Helvetica. Et d'ajouter: "Le libéralisme c'est de gagner et de perdre. C'est prendre la totalité de ses responsabilités, à la mesure de tous les gains qui ont été engrangés".

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Une Suisse "pas assez puissante"

La journaliste économique voit en Sergio Ermotti, patron d'UBS de 2011 à 2020 et nouvellement élu à la tête du numéro un bancaire, "un communicateur né". "Il sera chargé de créer un narratif nous expliquant que cette fusion est une bonne chose pour la Suisse. Dans le même temps, il n'y a aucun doute sur les risques que cela pourrait engendrer sur le marché", pointe-t-elle.

Elle rappelle une nouvelle fois l'importance d'avoir plusieurs acteurs bancaires sur le marché financier pour ne pas cumuler les risques et constituer de monopole. "On a créé un mastodonte alors qu'on aurait pu avoir deux acteurs qui continuent d'opérer sur le marché. Mais on a agi dans l'urgence, on n'avait pas le temps", concède-t-elle.

Pour Myret Zaki, la Suisse est également bien trop petite et pas assez puissante pour avoir des "méga-banques". "Depuis l’abolition du secret bancaire, on voit qu'en tant que petit pays on a de moins en moins de privilèges. Le monde économique marche également de plus en selon des rapports de force".

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Pouvoir relatif de la BNS

Face aux Etats-Unis ou à l'Union européenne, les moyens pour soutenir les grandes banques sont faibles en Suisse.

"La BNS ne régate pas dans la même cour que la Réserve fédérale américaine (FED) et la Banque centrale européenne (BCE)". Ces dernières sont capables de fournir des liquidité en quantités illimitées pour le système financier. De son côté, "la BNS a elle même enregistré 132 milliards de pertes l’année dernière. Ses fonds propres ont aussi beaucoup baissé", rappelle Myret Zaki.

Faire marcher la planche à billets n'est en outre pas la bonne solution, estime la journaliste économique. En effet, ce mécanisme risquerait d'engendrer une dévaluation de la monnaie, avec des répercussion sur l'épargne de la population.

Propos recueillis par Philippe Revaz/hkr

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