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Après le rachat de CS, entre 20 et 30% des emplois pourraient être supprimés

Le sauvetage de Credit Suisse continue de faire la une des journaux alémaniques. La revue de presse avec Jean-Marc Heuberger
Le sauvetage de Credit Suisse continue de faire la une des journaux alémaniques. La revue de presse avec Jean-Marc Heuberger / 12h45 / 1 min. / le 2 avril 2023
Les responsables de la mégabanque née du rachat de Credit Suisse par le numéro un bancaire helvétique UBS envisagent de supprimer 20 à 30% des emplois - soit entre 25'000 et 36'000 postes dans le monde, affirme la SonntagsZeitung, citant des sources internes anonymes.

C'est bien plus que le nombre de suppressions de postes que prévoyait Credit Suisse dans le cadre de son plan de restructuration avant que la Banque nationale suisse (BNS), la Confédération et l'Autorité de surveillance des marchés financiers (Finma) ne poussent UBS à racheter, dans l'urgence, sa rivale menacée d'effondrement.

En Suisse seule, jusqu'à 11'000 postes seraient concernés, croit savoir la SonntagsZeitung. Avant le rachat, UBS employait un peu plus de 72'000 personnes contre plus de 50'000 chez Credit Suisse.

L'hebdomadaire ne précise pas la période sur laquelle ces suppressions d'emplois sont prévues, ni les activités les plus touchées au sein des deux géants bancaires.

>> Lire aussi : Myret Zaki: "La Suisse n'est pas assez puissante pour avoir des méga-banques"

Avant d'être avalée le 19 mars par UBS, Credit Suisse prévoyait de supprimer 9000 postes d'ici 2025 dans le cadre de son plan de redressement.

Risque de doublons important

Les risques de doublons sont perçus comme importants, dans la mesure où les profils d'UBS et de Credit Suisse se ressemblent.

>> Lire aussi : Environ 75 succursales de Credit Suisse et d'UBS pourraient être menacées

Active comme UBS dans la gestion de fortune et la banque d'affaires, Credit Suisse s'appuie aussi comme sa concurrente sur l'activité locale, qui propose notamment des hypothèques et des crédits aux PME.

En Suisse, sa banque de détail compte 95 agences, contre environ 200 chez UBS. Credit Suisse y emploie environ 17'000 personnes.

Selon le SonntagsBlick, la marque Credit Suisse devrait exister encore trois ou quatre ans avant de disparaître.

Les actionnaires de Credit Suisse, qui ne toucheront que 76 centimes par action, doivent se retrouver mardi à Zurich pour l'Assemblée générale de la banque. Ceux d'UBS ont rendez-vous le lendemain également à Zurich.

Leur fusion se fait sans l'aval de leurs actionnaires respectifs, le Conseil fédéral ayant levé l'obligation de les consulter au nom de l'intérêt supérieur de la place financière helvétique.

>> Ecouter aussi la revue de presse alémanique du 12h30 :

Des succursales d'UBS et Credit Suisse se faisant face, à Bâle. [Keystone - Georgios Kefalas]Keystone - Georgios Kefalas
La revue de presse alémanique / Le 12h30 / 2 min. / le 2 avril 2023

afp/kkub

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Rachat de CS par UBS: la solution "la moins mauvaise", selon Jean Studer

La reprise de Credit Suisse (CS) par UBS représente la solution "la moins mauvaise", selon Jean Studer, président de la Banque cantonale neuchâteloise (BCN) et ancien président du conseil de banque de la BNS. Il dit aussi avoir vu des signaux préalables "inquiétants".

Des signes montraient déjà "une situation compliquée" pour CS en automne dernier, estime Jean Studer, dans une interview publiée dimanche sur le site Internet du Temps. Malgré les tentatives de rassurer de ses responsables, les clients les croyaient de moins en moins, poursuit-il. "Cette fragilité n'a fait que s'aggraver lors des turbulences bancaires survenues aux Etats-Unis."

"Pas la mission de la BNS"

Le président de la BCN a présagé la reprise de CS par UBS, lors d'une réunion avec ses homologues des banques cantonales latines le 10 mars. Les autres ont estimé que la première banque de Suisse n'avait "aucun intérêt à le faire".

Jean Studer estime aussi que ce n'était pas dans les missions de la Banque nationale suisse (BNS) de reprendre le CS avant de le revendre. La solution retenue est "la moins mauvaise".

Le MPC se penche sur la couverture médiatique de la reprise de CS

La couverture médiatique de la reprise de Credit Suisse (CS) par UBS intéresse le Ministère public de la Confédération (MPC). Celui-ci a procédé à une évaluation de la situation et contacté les autorités nationales et cantonales. Il a également donné des mandats d'enquête.

Au vu de l'importance des événements, le MPC veut assumer de manière proactive sa mission et sa responsabilité de contribuer à une place financière suisse propre, a-t-il indiqué dimanche à Keystone-ATS, confirmant une information de la NZZ am Sonntag. Il a mis en place un monitorage afin de pouvoir agir immédiatement en cas de faits relevant de son domaine d'activité.

Médias internationaux bien informés

Il tient aussi à avoir une vue d'ensemble des nombreux aspects des événements liés au CS, notamment ceux décrits dans les médias. Différents services internes et externes ont ainsi été mandatés ou contactés dans le but de procéder à des clarifications et de rassembler des informations.

Par exemple, peu avant la conférence de presse du Conseil fédéral le dimanche 19 mars, des médias internationaux avaient déjà fait état de mesures d'urgence prises par les autorités suisses pour sauver le CS et d'offres d'achat d'UBS, se référant à des sources de confiance. Jusqu'au début de cette conférence de presse, les médias helvétiques ne pouvaient eux que citer leurs homologues internationaux.