L'inflation s'est établie à 2,9% en mars dernier en Suisse, après avoir atteint 3,4% en février, a annoncé lundi l'Office fédéral de la statistique. Sur un mois, l'indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0,2%, contre 0,7% en février.
Les consommateurs helvétiques ont bénéficié d'un recul des prix du mazout (-6,9% sur un an) et du diesel (-4,4%) en mars, mais les coûts pour le logement et l'énergie ont progressé de 4,3%. Les loyers ont ainsi enregistré une progression de 1,5%.
Hausse des petits prix
Dans l'alimentaire, les tarifs des légumes et des fruits se sont par contre envolés de 28,6%. Dans la grande distribution, les produits premiers prix vendus par les distributeurs ont connu une augmentation plus importante que les produits de marque.
Ces produits "Prix Garantie" de Coop ou "M-Budget" de Migros ont connu un important succès ces douze derniers mois, depuis le début de la guerre en Ukraine. Mais leur prix a augmenté davantage que ceux des produits de marque.
La RTS a comparé les prix relevés il y a un an par la Fédération romande des consommateurs (FRC) à ceux d'aujourd'hui. Le constat est sans appel, comme le montrent ces quelques exemples:
Selon le porte-parole de Migros Tristan Cerf, l'inflation est plus visible sur les produits à bas coût. "Quand vous avez une modification des prix des matières premières ou des emballages, sur un produit premier prix, l'augmentation va être plus importante en pourcentage que sur un produit premium. Ce qui ne veut pas dire qu'en valeur absolue, en nombre de centimes, l'augmentation est plus haute", explique-t-il dans le 19h30 de la RTS.
"L’augmentation des coûts de transport et d’emballage […] a des répercussions plus importantes pour les produits Prix Garantie en raison du niveau de prix de vente plus bas", renchérit son concurrent Coop, par écrit.
Bas de la fourchette des prévisions
Autre augmentation importante des prix, celui des voyages. Le coût du transport aérien a bondi de 35% et les voyages à forfait internationaux de 22,8%.
Pour le reste, la variation annuelle est inférieure aux prévisions des économistes interrogés par l'agence AWP, et l'IPC est ressorti dans le bas de la fourchette des prévisions (+0,2% à +0,5%).
Les économistes soulignent que le repli constaté est principalement dû à un effet de base, l'invasion militaire russe de l'Ukraine un an plus tôt ayant fait flamber les prix de l'énergie en mars 2022.
Sujet TV: Charlotte Onfroy-Barrier
Adaptation web: Feriel Mestiri/oang et ats
Accalmie encore insuffisante selon la BNS
L'accalmie au niveau du renchérissement des prix n'est cependant pas encore suffisante pour la Banque nationale suisse (BNS), qui vise un taux d'inflation dans une fourchette de 0% à 2%.
Lors de sa dernière annonce de politique monétaire en mars, l'institut d'émission helvétique avait remonté son taux directeur de 50 points de base pour le porter de 1,0% à 1,5%.
>> Lire : La BNS continue la lutte contre l'inflation et relève son taux directeur
La BNS avait également relevé les projections d'inflation pour l'année en cours et la suivante, à 2,6% en 2023 et 2,0% en 2024 et 2025. A la fin de la période de prévisions, l'accélération des prix devrait se situer à 2,1%.
>> Indice des prix à la consommation: variation par rapport à l'année précédente (source: OFS)
Perspectives incertaines pour l'industrie
L'indice des directeurs d'achat (PMI) dans l'industrie manufacturière a continué de baisser en mars.
En dépit d'un carnet de commandes réduit, les volumes de production et les effectifs n'ont pas reculé, affirment procure.ch et Credit Suisse dans une étude parue lundi.
Sous le seuil de la croissance depuis trois mois, l'indice PMI dans ce secteur a diminué de 1,9 point à 47,0 points.