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Des actionnaires en colère pour la dernière assemblée générale de Credit Suisse

Les petits actionnaires de Credit Suisse sont fâchés après avoir presque tout perdu dans la chute de la banque. D'éventuelles plaintes sont toutefois peu probables. Explications
Les petits actionnaires de Credit Suisse sont fâchés après avoir presque tout perdu dans la chute de la banque. D'éventuelles plaintes sont toutefois peu probables. Explications / 19h30 / 2 min. / le 2 avril 2023
Les actionnaires de Credit Suisse entendent bien exprimer leur colère mardi à Zurich lors de l'Assemblée générale de la banque. Suite à la fusion entre Credit Suisse et UBS, l'immense majorité d'entre eux a perdu plus de 95% de leur investissement.

La fusion s'est faite sans l'aval des actionnaires des deux banques, le Conseil fédéral ayant levé l'obligation de les consulter au nom de l'intérêt supérieur de la place financière helvétique. Ils auront l'occasion de faire part de leur mécontentement mardi lors de l'Assemblée générale de Credit Suisse et mercredi pour UBS.

Les propriétaires de Credit Suisse n'auront toutefois pas voix au chapitre concernant l'opération de reprise décrétée par les autorités. La réunion de l'établissement né il y a 166 ans promet de vifs débats, mais celle-ci n'aura guère de poids, si ce n'est celui des adieux à la banque aux deux voiles.

Mais les propos du président du conseil d'administration Axel Lehmann et du directeur général Ulrich Körner seront scrutés de près.

Le Conseil d'administration mis en cause

ISS, le plus grand conseiller en vote aux Etats-Unis, et la fondation Ethos ont tous deux ont annoncé s’opposer à la décharge pour le Conseil d'administration, ainsi qu'au versement d’un bonus spécial à la direction. Mais afin ne pas être désavoué par les actionnaires, les dirigeants de Credit Suisse ont préféré retirer ces deux points de l’ordre du jour.

De son côté, le fonds souverain norvégien Norges Bank, qui détient une participation de 2,8% dans la banque, se prononcera contre la reconduction d’Axel Lehmann à la présidence de Credit Suisse et contre la réélection de six autres membres du Conseil d’administration.

"Les actionnaires devraient avoir le droit de demander des changements au conseil d'administration lorsque celui-ci n'agit pas dans leur intérêt", a déclaré le fonds d'investissement norvégien.

Pas d'actions en justice

Des particuliers seront aussi présents à l'Assemblée générale de mardi pour exprimer leur colère, à l'instar de Christine Renaudin et de Christine Papaux. Les deux petites actionnaires ne porteront toutefois pas plainte.

"Je me sens vraiment minuscule face à un mastodonte pareil et investir encore plus avec un avocat, il paraît que ça ne sert à rien", explique Christine Papaux dans le 19h30. L'avocat spécialisé dans le droit des affaires François Membrez le confirme: "A mon avis, il y a peu de chance de succès pour des actionnaires voulant déposer une quelconque action en justice."

En effet, les actionnaires ont des droits très limités, car Credit Suisse n’a pas fait faillite mais a été repris par UBS. "La banque n'étant pas tombée en faillite, les actionnaires ne sont que des lésés indirects d'éventuelles malversations commises par les dirigeants de Credit Suisse et à ce titre, ils n'auraient pas la qualité de partie plaignante", précise François Membrez.

Sujets radio et TV: Frédéric Mamaïs, Pascale de France et Nicolas Rossé

Adaptation web: Emilie Délétroz avec ats

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Actares attend une intégration responsable

Actares appelle à une intégration "responsable" du numéro deux bancaire helvétique dans UBS. La direction du nouvel établissement devra notamment maîtriser les risques pris par Credit Suisse, note l'association de conseils aux actionnaires.

Selon le communiqué diffusé lundi, Actares attend aussi de l'actuelle direction de Credit Suisse qu'elle s'engage à mettre en oeuvre "de manière socialement responsable" la réduction d'effectif à laquelle il faut s'attendre. L'association rappelle avoir toujours critiqué la culture du risque au sein du numéro deux bancaire helvétique et attiré l'attention sur une gestion insuffisante en la matière.

Ainsi, Actares avait thématisé lors de l'assemblée générale de 2017, le crédit de plus d'un milliard de dollars américains accordé à des entreprises du secteur parapublique au Mozambique, "qui a servi de façade à un système de corruption sophistiqué". "Le fait qu'un crédit frauduleux d'un tel montant ait pu échapper aux contrôles internes aurait dû à ce moment-là déclencher le plus haut niveau d'alarme."

Une culture du risque de Credit Suisse, qui a donné lieu à de nouvelles affaires, poursuit Actares. Et l'association de mentionner entre autres, les filatures de collaborateurs, les affaires Greensill, Archegos, Ivanichvili, ainsi que la violation par son éphémère président du conseil d'administration, Antonio Horta-Osorio, des restrictions liées aux mesures de lutte contre la pandémie de coronavirus - et finalement à une perte de plus de 7 milliards de francs pour l'année 2022, un des pires résultats enregistré par la banque.