UBS sait gérer les changements liés à la fusion avec Credit Suisse, assure Ralph Hamers
Le sauvetage de Credit Suisse par UBS, orchestré le 19 mars par la Confédération, a constitué un coup de théâtre, a déclaré Ralph Hamers devant les quelque 1125 propriétaires de l'établissement présents dans la halle St-Jacques. Dans le contexte de la reprise de Credit Suisse, le conseil d'administration a cherché un autre profil pour mener la banque, portant son choix sur son patron de 2011 à 2020 Sergio Ermotti.
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"J'ai - comme vous le savez - offert ma démission dans l'intérêt de l'entreprise et de ses parties prenantes, dans l'intérêt de la Suisse et de son secteur financier", a rappelé Ralph Hamers. La réussite de l'intégration du numéro deux bancaire helvétique constitue désormais la priorité d'UBS. "Je suis confiant dans le fait que le nouveau CEO Sergio Ermotti, fort de ses succès et de son expérience, conduira la banque en toute sécurité à travers cette prochaine phase".
Sergio Ermotti, désigné il y a une semaine à la surprise générale nouveau directeur général de la banque aux trois clefs, entrera en fonctions à l'issue de l'assemblée générale. Agé de 62 ans, le Tessinois abandonnera dans la foulée son fauteuil de président du conseil d'administration du réassureur zurichois Swiss Re, qu'il occupe depuis son départ d'UBS.
Ralph Hamers a mis en exergue les opportunités qu'offre la reprise de Credit Suisse: un banque disposant au total de 5000 milliards de dollars d'avoirs sous gestion dans la gestion de fortune et d'actifs va voir le jour et UBS renforcera encore son assise.
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Activité suisse prolifique
"A cela s'ajoutent les deux banques suisses. De ce fait, la reprise apporte encore plus de fonds de clients, encore plus de collaborateurs, encore plus de clients - et donc aussi plus de responsabilités", a poursuivi Ralph Hamers. "Je suis sûr qu'UBS assumera cette responsabilité avec soin."
Ralph Hamers a également dressé le bilan de son mandat: "En portant mon regard à mon arrivée en 2020, je n'ai pas ressenti à ce moment la nécessité de tout reconstruire. Il n'y avait pas besoin de restructuration, mais de transformation. Une banque doit rester en forme pour pouvoir maintenir son rang dans les affaires internationales. Et être flexible, car les défis évoluent rapidement."
Une expression qui prend une signification toute personnelle pour Ralph Hamers: les défis qu'entraîne la reprise de Credit Suisse lui ont coûté son poste de directeur d'UBS, même si le Néerlandais aurait aussi aimé diriger la nouveau géant bancaire helvétique.
Ethos réclame le maintien des emplois
Le directeur de la fondation Ethos Vincent Kaufmann a averti mercredi lors de l'assemblée générale d'UBS, des risques que fait planer la méga-fusion avec Credit Suisse sur l'emploi. La presse avait récemment évoqué jusqu'à 30'000 suppressions de postes dans le cadre de l'union forcée entre les deux géants bancaires helvétiques.
Vincent Kaufmann a réclamé, devant les actionnaires réunis à Bâle, le maintien d'autant d'emplois que possible et la mise en place de plans sociaux généreux. Il a également proposé de séparer, à une date ultérieure, les activités helvétiques de Credit Suisse du reste du géant bancaire en devenir.
La banque aux trois clés employait fin 2022 quelque 73'000 personnes au niveau mondial, alors que son concurrent malheureux en comptait près de 50'000. En Suisse, les deux établissements emploient respectivement environ 16'000 salariés.
ats/vajo
La FINMA veut plus de pouvoir en matière de sanctions
L'Autorité de surveillance des marchés financiers souhaite davantage de compétences, notamment en matière de sanctions. C'est un des premiers enseignements tirés par la FINMA de la reprise de Credit Suisse par UBS, qu'elle juge comme la meilleure solution.
Les aspects de confiance, et donc de responsabilité des dirigeants, doivent être mieux intégrés dans le concept "too big to fail". Et surtout celle qu'on appelle le gendarme de la finance doit disposer de moyens de sanctions. Que la FINMA ne puisse pas infliger d'amendes est une exception parmi les places financières, a souligné la présidente de son conseil d'administration, Marlene Amstad, mercredi devant les médias à Berne.
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Surveillance du géant UBS en "top priorité"
La surveillance du nouveau géant bancaire UBS constituera bien sûr la "top priorité de la FINMA pour ces prochaines années", a indiqué Marlene Amstad. Dans un premier temps, l'autorité de surveillance doit se prononcer sur les aspects délicats que lui a soumis la Commission de la concurrence (Comco).
La réglementation des marchés financiers confère en effet au régulateur le droit d'outrepasser les aspects concurrentiels. C'est une compétence que la FINMA peut s'arroger si la protection des créanciers et la stabilité financière sont en jeu.