Pour la fromagerie Spielhofer, à Saint-Imier (BE), qui produit la majeure partie des Têtes de Moine, les rosettes sont très lucratives. Sur 1,6 million de fromages vendus chaque année, un tiers l’est sous forme de bouquet en barquette.
"Les barquettes en plastique nous permettent de garder les propriétés physiques du produit, que ce soit le goût ou le taux d'humidité, et de garder la qualité irréprochable du produit", a expliqué mardi dans le 12h45 de la RTS Florian Spielhofer, le copropriétaire de la fromagerie.
"Le consommateur de Tête de Moine n’est plus forcément prêt à acheter une meule entière ou une demi-meule et préfère acheter une barquette de rosettes de 100 grammes", ajoute-t-il.
Dix millions de barquettes
Cet emballage permet une conservation de deux mois. Les fleurs de fromage peuvent ainsi être exportées partout dans le monde. L’ensemble des fromageries d’appellation d’origine contrôlée écoulent chaque année 10 millions de barquettes en plastique.
"Bien sûr, cela semble beaucoup. Mais si vous comparez aussi avec les autres emballages, en alu ou en métal, et que vous regardez les volumes, nous sommes très petits", soutient Martin Siegenthaler, le gérant de l’interprofession de la Tête de Moine. Toutefois, il ajoute que le conditionnement est "un enjeu" pour l'appellation et assure que la volonté est à la réduction de ces volumes.
Plastique et carton
La solution reposerait dans une barquette hybride, en carton et en plastique, et qui fait actuellement l'objet de tests.
"Nous sommes en étroite collaboration avec nos fournisseurs d’emballages pour proposer la barquette 'éco' au même prix que la barquette standard", indique Florian Spielhofer.
Autre solution, plus traditionnelle: racler le fromage à l’aide d’une girolle pour se délecter des rosettes sans consommer de plastique.
Jeanne Gerbault/ami