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Le rachat de Credit Suisse par UBS inquiète les défenseurs du climat

Des manifestants s'inquiètent des conséquences sur le climat qu'aura le rachat de Credit Suisse par UBS (image d'illsutration). [keystone - Ennio Leanza]
Le rachat du Credit Suisse par l'UBS inquiète les défenseurs du climat / La Matinale / 2 min. / le 24 avril 2023
Le rachat de Credit Suisse par UBS inquiète de nombreux défenseurs du climat et certains actionnaires qui dénoncent la création de l'une des plus grandes banques européennes pour le financement des énergies fossiles.

Si le numéro un bancaire suisse a réduit son exposition aux hydrocarbures au cours des dernières années, Credit Suisse continue à octroyer des prêts importants à ce secteur. En 2022, cette dernière a ainsi prêté 1,4 milliard de dollars aux 100 principales sociétés pétrolières, gazières et charbonnières pour développer des combustibles fossiles, contre 86 millions seulement pour UBS, d'après un rapport publié au mois d'avril par l'ONG BankTrack.

Les défenseurs du climat demandent donc à ce que ces flux financiers soient réorientés vers les énergies vertes. Ils sont rejoints par des actionnaires qui agitent l'argument économique. Pour eux, les obstacles réglementaires et le renouvelable vont faire perdre de plus en plus de valeur aux énergies fossiles, qui finiront par ne plus être monétisables.

Possibles risques futurs

Concrètement, UBS pourrait s'exposer à l'avenir à des pertes importantes si elle n'abandonne pas les énergies fossiles.

Devant l'assemblée générale d'UBS, début avril, des manifestants proclimat allaient jusqu'à dire que la prochaine crise financière est déjà programmée. En réalité pourtant, pour que les actifs fossiles deviennent "irrécupérables", il faudra des décisions politique dans ce sens. Les banques devront donc réussir à anticiper suffisamment tôt d'éventuels changements de réglementations.

"Appliquer les critères plus stricts d'UBS"

Contactée par la RTS, UBS se veut rassurante et fait passer deux messages: la banque ne plaisante ni avec la durabilité, ni avec le risque climatique et sa stratégie dans ce domaine n'a pas changé avec la reprise de Credit Suisse. Il s'agira, d'après elle, de "mettre en commun les meilleures capacités des deux banques" – en clair, d’appliquer les critères plus stricts d'UBS au portefeuille plus sale de Credit Suisse.

Si cette perspective réjouit certains, d'autres estiment au contraire que l'immensité du travail d'intégration qui attend UBS avec l'absorption du numéro deux bancaire helvétique risque de reléguer le climat au second plan des priorités.

>> Réécouter aussi dans La Matinale l'interview de Jean-Pierre Danthine, économiste et directeur du centre E4S :

Jean-Pierre Danthine, ancien vice-président de la BNS et actuel codirecteur du Collège du management de la technologie de l'EPFL. [Keystone/Ti-Press - Pablo Gianinazzi]Keystone/Ti-Press - Pablo Gianinazzi
Interview de Jean-Pierre Danthine, directeur du centre "E Quatre S - Entreprise pour la société" / La Matinale / 1 min. / le 24 avril 2023

Guillaume Meyer

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