Les turbulences bancaires poussent les investisseurs vers l'or et les cryptomonnaies
La faillite de la Silicon Valley Bank le 8 mars dernier et le rachat de Credit Suisse dix jours plus tard ont fait perdre des montants faramineux aux actionnaires. Ces deux événements ont augmenté l'incertitude sur les marchés financiers. De nombreux investisseurs craignent une nouvelle crise financière.
"Les événements récents sur les marchés financiers ont augmenté l’incertitude", confirme lundi dans le 19h30 Arthur Jurus, directeur des investissements à la banque privée Oddo BHF Suisse. "Et dans ce cadre-là, l’or était un actif refuge qui était largement recherché par les investisseurs. Soit de manière physique en achetant des lingots, soit de manière financière en achetant des produits indexés sur l’or", indique l'économiste.
Si ces produits financiers liés au cours de l’or ont la cote du côté des banquiers et fonds de pension, de nombreux particuliers restent attachés à l’or physique, comme le constate Alessandro Soldati, directeur de la société Gold Avenue, une entreprise de vente d’or et de métaux précieux.
"Chez Gold Avenue, on a vu début mars une vraie augmentation de la demande, quasiment dix fois la demande habituelle du week-end, au moment où il y a eu toutes les tensions rattachées à Credit Suisse et aux différentes banques."
Le cours de l’or a gagné 10%
Entre le 8 mars et le 13 avril, le cours de l’or a gagné 10%. Mais l’or n’est pas la seule alternative recherchée face aux aléas des actions et aux risques des banques. Il y a aussi les cryptomonnaies, nées d’ailleurs après la crise bancaire de 2008.
Pour Cyrus Fazel, cofondateur de la plateforme financière d'échange SwissBorg, elle prend aujourd’hui tout son sens.
"Le Bitcoin est clairement l’or digital", souligne l'entrepreneur lausannois. "Cela vient d’il y a dix ans, quand il y a eu la chute de la banque Lehman Brothers. Le Bitcoin a été créé pour montrer au monde qu’on pouvait en fait potentiellement avoir une finance décentralisée."
Le 9 mars, le Bitcoin tombait sous les 18'000 francs. Le 14 avril, il dépassait à nouveau les 28'000 francs. Désormais, même des clients méfiants et parfois âgés investissent sur le Bitcoin. Ces épargnants n'ont plus peur des cryptomonnaies.
Matthieu Hoffstetter/fgn