Dans un communiqué diffusé mardi, le colosse sur le point d'avaler son éternel rival Credit Suisse explique ce recul notamment par la constitution de nouvelles réserves pour des litiges juridiques aux Etats-Unis à hauteur de 665 millions et des correctifs de valeur pour risque de crédit de 38 millions.
La banque est en discussion avancée avec le ministère de la justice américain sur le sujet et fait état "de progrès vers un règlement" de ce dossier.
Une banque "stable"
Ajusté de ces effets, le bénéfice d'UBS avant impôts sous-jacent est ressorti à un peu plus de 2,35 milliards de dollars, soit 22% de moins qu'un an plus tôt. Pendant la période sous revue, les afflux de capitaux dans la gestion de fortune (GWM), provenant de toutes les régions du monde, se sont montés à 28 milliards, dont 7 milliards après l'annonce de la reprise de Credit Suisse.
Pour le patron d'UBS Sergio Ermotti, la fusion de la banque avec Credit Suisse n'est pas l'unique raison de cette évolution. "Si vous regardez les chiffres que Credit Suisse a publiés et ceux que nous avons publiés, il est clair que nous n'en avons pas massivement profité. Les afflux de fonds viennent aussi d'autres banques ou d'autres clients. Cela prouve que, dans un contexte difficile, les clients estiment qu'UBS est une banque stable, pas seulement en Suisse mais aussi à l'international", a jugé son directeur mardi dans le 12h30 de la RTS.
"Ces apports montrent aussi que nous avons suffisamment de concurrence, en particulier en Suisse", a-t-il encore ajouté.
Moins de bénéfices que prévu
Si les recettes ont légèrement dépassé les attentes, les bénéfices en revanche sont restés nettement en deçà des projections les plus conservatrices des analystes sondés par l'agence de presse économique et financière suisse AWP.
Pour la suite de l'exercice, UBS entend concentrer ses efforts sur son mariage forcé avec Credit Suisse, qui devrait selon toute probabilité être finalisée avant la fin du deuxième trimestre (lire encadré).
agences/dc/iar
Le patron d'UBS se dit "prêt" pour l'intégration de Credit Suissse
L'ancien et nouveau directeur général d'UBS Sergio Ermotti a une nouvelle fois affiché sa confiance dans l'issue favorable de l'acquisition de Credit Suisse, tout en reconnaissant les incertitudes entourant la transaction.
"UBS est prêt pour la reprise de Credit Suisse", a assuré le Tessinois. Celui qui avait répondu à "l'appel du devoir" en quittant la présidence de Swiss Re pour reprendre du service à la tête d'UBS a indiqué que c'était "un honneur" pour lui de pouvoir diriger l'établissement dans les circonstances actuelles, insistant sur le fait que le numéro un bancaire helvétique "est aujourd'hui plus fort que jamais".
"Une énorme opportunité"
De telles intégrations ne se déroulent certes pas toujours sans accroc, mais le dirigeant s'est voulu confiant dans le résultat final, martelant que "la fusion est une énorme opportunité de créer une valeur ajoutée considérable à long terme pour les actionnaires et la place financière suisse". Il a toutefois admis qu'il lui faudra prendre beaucoup de décisions difficiles, et que celles-ci seront "basées sur les faits, pas sur les émotions".
Dans la foulée des chiffres du premier partiel, la direction d'UBS a confirmé son intention de finaliser la transaction avant la fin du trimestre en cours. Les feux verts réglementaires ont déjà été obtenus dans plusieurs marchés clés du groupe, comme les Etats-Unis et le Royaume-Uni.