Les gains réalisés sur les positions en monnaies étrangères se sont inscrits à 24,2 milliards de francs, écrit la BNS jeudi dans un communiqué. Les titres de participation ont enregistré des gains de cours de 14,7 milliards et les titres porteurs d'intérêt de 8,5 milliards.
La plus-value des réserves de métal jaune s'est quant à elle établie à 4,3 milliards, grâce à la hausse du cours. Le kilo d'or valait en effet 58'122 francs à fin mars 2023, contre 53'941 francs trois mois plus tôt.
La BNS a en revanche enregistré une perte de 1,6 milliard sur ses positions en francs, en raison des intérêts appliqués aux avoirs en comptes de virement.
Au premier trimestre 2022, la BNS avait inscrit une perte de 32,9 milliards. Ses résultats étant fortement exposés aux marchés, de fortes fluctuations sont la règle et il n'est que difficilement possible d'en tirer des déductions pour le résultat de l'exercice en cours, avertit encore le communiqué.
ats/emve
Le président de la BNS veut une analyse approfondie
La débâcle de Credit Suisse et sa reprise par sa rivale UBS ne doivent pas conduire à des "conclusions hâtives" en matière de réglementation bancaire, selon Thomas Jordan.
Lors de l'assemblée générale de la Banque nationale suisse (BNS), le président du directoire a appelé de ses voeux une "analyse approfondie".
"Les récents événements justifient la nécessité de réexaminer la réglementation et la surveillance des banques", a expliqué vendredi Thomas Jordan, selon le texte de son allocution devant les actionnaires de la BNS. "Il faut se garder de tirer des conclusions hâtives", a-t-il cependant ajouté.
La réglementation devrait obliger les banques à détenir suffisamment d'actifs "pouvant être mis en gage ou transférés en tout temps et sans restrictions"
Le président de la BNS a évoqué ces "journées dramatiques de mi-mars" au sortir desquelles "la situation s'est stabilisée". Le renforcement de la surveillance bancaire apparaît aujourd'hui comme une évidence à Thomas Jordan.
Le tour de vis concernerait principalement la constitution de garanties supplémentaires afin d'éviter le recours au droit de nécessité, comme ce fut le cas pour le sauvetage de Credit Suisse. Pour le président de la BNS, la réglementation devrait obliger les banques à détenir suffisamment d'actifs "pouvant être mis en gage ou transférés en tout temps et sans restrictions".
Des actionnaires veulent que la BNS s'engage plus pour le climat
Une centaine d'actionnaires ont demandé à la Banque nationale suisse (BNS), lors de son assemblée générale à Berne, de s'engager plus fortement en faveur du climat. Ces investisseurs pointent notamment du doigt l'engagement de l'institut d'émission dans le secteur des hydrocarbures.
Alors que la BNS n'a pas inscrit à l'ordre du jour les requêtes de "plus de 150 actionnaires pour le climat", ces derniers vont tout de même exiger de la banque centrale helvétique "une politique climatique et environnementale cohérente ", affirme l'ONG Alliance Climatique Suisse dans un communiqué.
"510 millions dans TotalEnergies"
Les propriétaires de parts "demandent que la politique de placement, la politique monétaire et la politique de change soient alignées sur les prescriptions contraignantes de l'Accord de Paris sur le climat", visant à limiter le réchauffement de la planète.
Selon l'Alliance climatique, la BNS, qui ne dévoile pas ses placements, détiendrait plus de 510 millions de dollars dans le géant français TotalEnergies qui doit construire en Ouganda et en Tanzanie un oléoduc de 1443 kilomètres.
La Coalition BNS, qui regroupe plusieurs organisations environnementales dont Greenpeace, le WWF et l'Alliance climatique, estime que l'institut d'émission "ne réalise absolument pas de progrès" dans le domaine climatique, investissant au contraire "très fortement dans le secteur de l'énergie fossile".