Les prix des matières premières baissent mais ne se répercutent pas sur les produits alimentaires
Il y a un peu plus d'un mois, l'Office fédéral de la statistique annonçait que l'indice des prix à la consommation avait augmenté de 2,3% en comparaison annuelle. Une hausse qui proviendrait notamment du secteur des fruits et légumes, dont les prix se sont envolés de 7% à 9%, selon le comparateur indépendant du marché suisse Comparis.
D'autres aliments de base, comme le beurre, le sucre ou les graisses et huiles comestibles ont même vu leur prix bondir de 20%, alors même que l'indice FAO observait une baisse de près de 50% pour les huiles végétales.
Des prix négociés à l'avance
Ces différences s'expliquent surtout par un décalage temporel. L'indice FAO enregistre les prix d'achat d'un aliment au cours du jour, alors que les groupes agro-alimentaires négocient leur prix d'achat à l'avance.
Dans le cas du blé par exemple, un fabricant de pain, de biscottes et de biscuits continuera donc à payer le blé à un cours négocié en amont, qui n'est pas en adéquation avec le prix actuel de la matière première.
Des baisses encore incertaines
Mais alors, doit-on s'attendre à ce que cette baisse généralisée se répercute à un moment ou à un autre sur les prix des aliments dans les rayons? Il est difficile de l'affirmer, car il existe d'autres facteurs, comme le prix de l'énergie nécessaire pour transformer le blé.
On observe également qu'une fois qu'une entreprise a augmenté le prix d'un produit, il est très rare qu'elle revienne en arrière. Reste le rôle du politique. En France, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a par exemple expressément demandé aux industriels et aux supermarchés de répercuter la baisse du prix des matières premières sur les étiquettes, afin de soulager les consommateurs.
Katja Schaer/ther