En France, des manifestations sont prévues, avec pour la première fois un défilé des syndicats tous ensemble. Alors que le défilé du Premier mai est parfois l'occasion de constater les divisions entre les représentants du personnel, il n'y a pas qu'en France qu'ils ont le vent en poupe
Stabilité des effectifs européens
C'est le combat contre la réforme des retraites qui a offert un nouveau souffle aux représentants des employés dans l'Hexagone. Les deux plus gros syndicats font le plein de membres depuis le début de l'année.
En Allemagne aussi, IG Metall, l'un des plus puissants syndicats d'Europe, a enregistré un nombre important de nouveaux arrivants l'an dernier grâce aux bons résultats obtenus lors des négociations salariales. L'inflation et le ralentissement économiques créent les conditions favorables au recrutement de nouveaux membres.
Mais pour le professeur de sociologie à l'université de Genève Sandro Cattacin, on ne peut pas parler d'un grand bouleversement.
"Je n'ai pas l'impression qu'il s'agisse vraiment d'un changement de cap", explique le spécialiste. "Il y a une série d'éléments qui explique effectivement pourquoi il y a une attractivité aujourd'hui pour le syndicat. Dans des moments de crise, on y rentre et quand ça va mieux, on en sort. Donc l'idée que le syndicat soit un choix pour la vie n'existe plus. On est donc plus en phase de stabilité que de grande croissance avec des hauts et des bas", tempère-t-il.
L'efficacité de la démocratie directe suisse
En Suisse, le constat est bien différent, selon Benoît Gaillard, responsable de la communication pour l'Union syndicale suisse (USS).
"On a plutôt une stabilisation avec un effectif qui a tendance à rester le même, à diminuer mais moins fort que certaines années. La démocratie directe permet parfois d'être un exutoire à certains conflits, ce qui permet d'avoir parfois de grands succès dans les urnes sans que ça se traduise forcément par des membres dans les syndicats."
L'USS souligne toutefois que les effectifs des femmes dans les syndicats en Suisse sont, eux, en progression.
Sujet radio: Cynthia Racine
Adaptation web: Julie Marty