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La privation sociale et matérielle, une réalité pour 5% de la population suisse

Près de 7% de la population est exposée de façon persistante au risque de pauvreté en Suisse. [KEYSTONE - Christof Schuerpf]
La privation sociale et matérielle est une réalité pour 5% des gens en Suisse / Le 12h30 / 1 min. / le 2 mai 2023
Renoncer à aller au restaurant, à faire réparer sa voiture ou à des soins car son budget ne le permet pas: c'est ce qu'on appelle la privation matérielle et sociale. Un phénomène qui concernait plus de 5% de la population suisse en 2021, selon l'OFS.

D'après ce nouvel indicateur calculé par l'Office fédéral de la statistique (OFS), environ une personne sur vingt doit renoncer à des biens, des services ou des activités sociales faute d'argent. Ce taux reste cependant bien inférieur à la moyenne européenne, qui atteint 11,9%. En outre, le niveau de vie général - estimé à partir du revenu médian disponible - demeure plus élevé que chez nos voisins.

Il s'agit là d'un nouvel indicateur, car jusqu'à maintenant, on ne prenait en compte que la privation matérielle dans sa forme la plus répandue, c'est-à-dire le fait de ne pas pouvoir faire face à une dépense inattendue de 2500 francs dans un délai d'un mois. Celle-ci concerne près de 20% de la population suisse.

Pauvreté grandissante

Le rapport de l'OFS soulève plusieurs statistiques concernant la précarité en Suisse. En 2021, le taux de pauvreté était de 8,7% (+0,2% sur un an). Cela représente 745'000 personnes qui vivent avec un revenu inférieur au seuil de pauvreté*, principalement des personnes de nationalités étrangères, en situation monoparentale, sans formation postobligatoire ou sans emploi.

Néanmoins, quelque 157'000 personnes vivaient sous le seuil de pauvreté alors même qu'elles travaillaient.

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On y apprend par ailleurs que 8% de la population renonce à des loisirs réguliers payants, tandis qu'une part légèrement plus grande ne peut pas s'offrir une semaine de vacances par année. Enfin, 3% des Suissesses et des Suisses ne peuvent pas se permettre de manger ou boire un verre avec la famille ou des amis au moins une fois par mois.

Ces chiffres font notamment réagir Caritas, qui s'inquiète de voir la pauvreté augmenter en Suisse "significativement et de manière continue depuis 2014", écrit l'oeuvre d'entraide dans un communiqué diffusé mardi.

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Papier radio: Cléa Favre
Texte web: jop avec ats

*Les normes de la Conférence suisse des institutions sociales (CSIS) situent le seuil de pauvreté à 2289 francs par mois de revenu disponible pour une personne seule et à 3989 francs par mois pour deux adultes et deux enfants.

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