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Nestlé ouvre un centre de recherche sur l'agriculture durable près de Lausanne

L'institut de sciences agricoles de Nestlé inauguré le 3 mai est situé à Vers-chez-les-Blanc. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Reportage dans le nouvel institut de sciences agricoles inauguré par Nestlé dans la région lausannoise / La Matinale / 2 min. / le 4 mai 2023
Le géant suisse de l'agroalimentaire Nestlé a inauguré mercredi un institut de sciences agricoles en Suisse où il va mener des recherches notamment sur la réduction des gaz à effet de serre dans la filière laitière, qui est la cible de critiques d'ONG environnementales.

Basé à Vers-chez-les-Blanc, sur la commune de Lausanne, cet institut va travailler sur les pratiques agricoles favorisant un approvisionnement durable afin d'améliorer la santé des sols et d'encourager la biodiversité.

"Le monde fait face à des grands défis et nos systèmes alimentaires sont sous forte pression", a déclaré Paul Bulcke, son président, lors de son discours d'inauguration.

>> Lire aussi : Nestlé ambitionne de réduire drastiquement son empreinte carbone

Sur un site existant

L'institut se situe dans son centre de recherches à Lausanne où sont déjà menés des travaux sur le cacao et le café. Mais le groupe compte étendre les études agricoles aux légumineuses, aux céréales et aux produits laitiers afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre en améliorant l'alimentation du bétail et en gérant mieux les fumiers.

Cet institut compte quelque 80 personnes réparties entre ce centre à Lausanne, une unité de recherche en sciences végétales en France, à Tours, et des fermes en Équateur, Côte d'Ivoire et Thaïlande.

Rendre la filière laitière plus durable

Dans son laboratoire en Suisse, Nestlé teste des aliments pour les vaches sur une machine appelée Daisy, qui permet de mesurer les émissions de gaz à effet de serre, y compris de méthane. Il y évalue entre autres des compléments alimentaires à base d'algues pour tenter de réduire leurs émissions, avant de les tester sur place à la ferme. 

Selon les données du cabinet de recherches Euromonitor International, le marché des produits laitiers et substituts pesait quelque 642 milliards de dollars (581 milliards d'euros) en 2022.

La filière laitière fait l'objet de critiques, l'agriculture et de l'élevage représentant environ 40 % du total des émissions mondiales de méthane.

En janvier, le français Danone a lancé un programme visant à réduire de 30% les émissions de méthane dans sa chaîne d'approvisionnement en lait frais d'ici 2030, notamment en ayant recours à des races moins émettrices, en optimisant le régime alimentaire des vaches ou en captant des émissions du fumier pour les valoriser en biogaz.

Ecologistes sceptiques

Dans un communiqué, la branche suisse de Greenpeace note "certains premiers pas encourageants", mais reste "sceptique" et promet de suivre "de près les résultats concrets". La démarche ne va pas assez loin selon Fanny Eternod, porte-parole de Greenpeace Suisse, interviewée dans La Matinale de jeudi. "En tant que leader, on attend vraiment de Nestlé d'ouvrir la voie à des solutions rapides pouvant être développées à l'échelle internationale", a-t-elle déclaré.

>> Retrouver l'intégralité de ses propos dans La Matinale de jeudi :

Fanny Eternod, porte-parole consommation Greenpeace Suisse romande. [Greenpeace.ch]Greenpeace.ch
Nestlé inaugure un institut de sciences agricoles dans la région lausannoise: interview de Fanny Eternod / La Matinale / 1 min. / le 4 mai 2023

Mi-avril, des militants écologistes ont interpellé Nestlé au sujet de ses émissions de méthane en projetant des images sur son siège social, dont un photomontage représentant l'acteur américain George Clooney, l'ambassadeur de sa marque de café Nespresso, flanqué du message "Ne parlons pas du méthane".

Propos recueillis par Dominique Choffat

Adaptation web: juma avec afp

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