Cela fait quatre ans que Mireille Benoît cherche la propriété de ses rêves dans le Val-de-Travers pour voir grandir ses enfants. Dans l'idéal, la mère de famille souhaiterait une maison de cinq pièces avec 400 mètres carrés de jardin.
Son projet est d'acheter une maison ancienne à rénover. Elle dispose d'un budget de 600'000 francs, avec un apport pour les travaux. Mais ce montant est insuffisant par rapport aux offres présentes sur le marché.
"Il y a tous les prix, certaines maisons frôlent le million et, pour le Val-de-Travers, c’est assez élevé je dirais", témoigne-t-elle jeudi dans le 19h30.
Des clients plus aisés
La dynamique des prix a été particulièrement forte ces dernières années. Dans le canton de Neuchâtel, le prix des villas a augmenté de 46% depuis 2012 pour s'établir à 1,1 million de francs en moyenne. Les prix les plus élevés concernent le littoral.
La Banque cantonale neuchâteloise (BCN) vient de publier sa septième étude sur le marché immobilier du canton. Et l’effet le plus important a été constaté sur les villas. Conséquence: le profil des acheteurs a changé, constate Ubaldo Palombo, directeur d'une agence immobilière dans le canton.
"Il y a dix ans, on avait affaire à des clients beaucoup plus jeunes et maintenant on voit des clients qui sont plus âgés et bien plus à l’aise financièrement", relève-t-il au micro de la RTS.
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L'impact de la crise du Covid
Cette tendance à la hausse s'observe depuis plusieurs années partout dans le pays. En Suisse romande, la moyenne se situe autour de 1,5 million de francs pour une villa standard. A Genève et Lausanne, ce type de bien avoisine même les 2 millions.
"Le segment de la villa individuelle a été extrêmement prisé notamment après la crise du Covid", constate Pedro Palomo, responsable de marché à la BCN. En effet, la population a voulu bénéficier d’espaces extérieurs plus grands et plus confortables. Un engouement qui a provoqué une hausse marquée des prix du logement à la sortie de la crise.
Une plus grande marge de manoeuvre pour négocier
Avec une baisse des transactions depuis début 2023, le marché immobilier suisse montre aujourd’hui des signes de stagnation. En effet, la hausse importante des prix décourage certains acheteurs à acquérir un bien. Un bien met désormais plus de temps à se vendre.
La marge de manoeuvre pour négocier les prix à la baisse est de ce fait plus importante aujourd'hui que l'an dernier.
Sujet TV: Jeanne Gerbault et Nicolas Rossé
Texte web: hkr