Avec la Thaïlande, la Malaisie, l’Indonésie et les Philippines, le Vietnam est l’un des cinq "bébés tigres", comme sont appelées ces économies du sud-est asiatique qui ont émergé dans le sillage des "tigres" que sont la Corée du Sud, Taïwan, Hong Kong et Singapour.
Le Vietnam a profité de la politique zéro-Covid chinoise. Alors que son voisin était à l’arrêt, les usines vietnamiennes, elles, ont pu tourner grâce à une vaccination rapide de la population. L'an dernier, le pays a connu la plus forte croissance économique d’Asie, avec plus de 8%.
Mais les mauvaises nouvelles s’accumulent cette année pour le Vietnam. Il y a quelques jours, un sous-traitant de Nike et Adidas annonçait la suppression de 6000 emplois dans ses usines, après une première charrette de 3000 personnes en février. Ce fabricant, PouYuen, est le premier employeur de Hô Chi Minh-Ville, la capitale économique au sud du pays.
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Et il n'y a pas que ce sous-traitant qui boit la tasse. Habillement, agroalimentaire, construction: l’an dernier, plus de 630'000 Vietnamiens ont soit perdu leur emploi, soit été contraints de réduire leur temps de travail.
Développement pas remis en question
Quand le coût de la vie augmente en Occident et que notre consommation est en berne, ce pays communiste, l’un des plus grands exportateurs de chaussures, de textile ou encore de meubles, se retrouve directement affecté.
Il est toutefois trop tôt pour penser que les difficultés actuelles du Vietnam pourraient remettre en question son fort développement. Il y a déjà longtemps que le régime communiste a transformé le pays en destination très attractive pour les entreprises étrangères. Depuis une bonne quinzaine d’années, plusieurs fabricants de vêtements et de chaussures déplacent leur production hors de Chine. En 2021, 40% des chaussures Adidas, par exemple, étaient fabriquées au Vietnam.
Sur plusieurs points de comparaison, il n'y a pas photo: la main-d'oeuvre coûte un tiers des salaires chinois, même si le gouvernement prépare une hausse sensible du salaire minimum. De plus, le pays a signé des accords de libre-échange avec un grand nombre de partenaires.
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La croissance reste forte
Depuis une dizaine d'années, les investissements direct étrangers affluent comme jamais dans les usines d’assemblage de produits technologiques: smartphones, téléviseurs, iPad... L'américain Intel y a installé sa plus grande usine d’assemblage de puces. Quant au coréen Samsung, il représenterait à lui seul un quart de toutes les exportations vietnamiennes.
Evidemment, quand le dragon chinois toussote ou que les consommateurs occidentaux prennent froid, le bébé tigre asiatique pousse des cris de douleur. Inquiétant, mais pas encore alarmant: le Vietnam devrait enregistrer une croissance de 6 à 6,5% selon différentes prévisions.
Sujet radio: Frédéric Mamaïs
Adaptation web: Vincent Cherpillod