À Chevilly (VD), Joana loue une à deux fois par mois le véhicule de son voisin, généralement pour des petites courses. Certes, un bus dessert cette localité vaudoise. "Mais pour aller faire des courses ou pour aller à la déchetterie, quand c'est encombrant, ça permet de rendre service ponctuellement", explique-t-elle.
Un service qu'elle paie 30 francs pour une demi-journée, ce qui permet au propriétaire de rentabiliser son véhicule. Une formule "gagnant-gagnant" pour ce dernier, qui n'en a pas tout le temps l'usage.
Des plateformes en ligne dédiées
Avec son voisin, Joana aurait voulu créer une plateforme de location locale. "Dans un village comme ça, isolé, on pensait que ça amènerait une cohésion sociale", explique-t-elle.
Mais pour l'heure, ils utilisent la plateforme 2EM, leader en Suisse de la location de véhicules entre particuliers. Créée en 2012, elle connaît aujourd'hui un engouement inattendu: entre janvier et avril, le nombre de locations a bondi de 20%.
Et pour cause, les agences de location traditionnelles manquent de véhicules. Par exemple, pour louer une voiture à Lugano durant le week-end de l'ascension, trois des quatre principales agences de location n'ont pas de véhicule disponible.
Économies grâce à l'automatisation
La dernière en propose un à 327 francs, soit près de 25% de plus que sur la plateforme 2EM. Pour son fondateur Youness Felouati, cette différence s'explique logiquement par des simplifications administratives chez 2EM, qui réduisent les charges.
"Les bailleurs ne contrôlent pas les documents des locataires. On a simplifié les choses, comme l'état des lieux, on a digitalisé tout le processus", explique-t-il.
Pour les usagers et les usagères, ces économies sont bienvenues: les transports sont la deuxième dépense la plus importante des Suissesses et des Suisses, après le logement. Chaque année, un ménage dépense en moyenne 7500 francs pour sa mobilité.
Charlotte Onfroy-Barrier/jop