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"Le conseil d'administration de Credit Suisse est responsable", estime Karin Keller-Sutter

Karin Keller-Sutter invite la CEP à se pencher sur le Conseil d'administration de CS
Karin Keller-Sutter invite la CEP à se pencher sur le Conseil d'administration de CS / L'actu en vidéo / 1 min. / le 23 mai 2023
Invitée mardi dans La Matinale, Karin Keller-Sutter a soutenu la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire concernant la débâcle de Credit Suisse. Pour la ministre des Finances, la CEP devra s'intéresser tout particulièrement à la responsabilité du conseil d'administration de la banque.

"Personnellement, je salue cette CEP, parce que je trouve que c'est très important que tous les éléments soient regardés de près, encore une fois. Le Conseil fédéral n'a pas encore pris position sur le mandat, mais quand il le fera, il va certainement exprimer le voeu que l'on regarde tout ce qu'il s'est passé ces dernières années dans cette affaire, et pas seulement les quelques semaines qui ont précédé le rachat", a déclaré Karin Keller-Sutter.

La conseillère fédérale, en charge du Département des finances depuis le début de l'année en lieu et place d'Ueli Maurer, était à la manoeuvre lors des tractations qui ont conduit au rachat de Credit Suisse par l'UBS, le week-end du 18 et 19 mars dernier.

>> Lire aussi : Karin Keller-Sutter: "Ne nous privons pas de recettes supplémentaires"

"Ce n'est pas le Conseil fédéral qui a dirigé Credit Suisse"

Sur la RTS, la Saint-Galloise a semblé vouloir se dédouaner de toute responsabilité dans cette affaire, alors que la CEP devra aussi enquête sur le rôle du gouvernement. "Le Conseil fédéral a fait les pompiers", rappelle-t-elle.

Et pour Karin Keller-Sutter, le coupable est tout trouvé. "Il faudra surtout regarder l'équipe de Credit Suisse. Où ont été commises les fautes? C'est le conseil d'administration qui est responsable de l'entreprise. Ce n'est pas le Conseil fédéral qui a dirigé Credit Suisse. J'espère que nous allons regarder de près tout ce qu'il s'est passé chez Credit Suisse ces dernières années", a encore déclaré la ministre libérale-radicale.

Karin Keller-Sutter estime que le conseil d’administration de Credit Suisse est responsable de la faillite (vidéo)
Karin Keller-Sutter estime que le conseil d’administration de Credit Suisse est responsable de la faillite (vidéo) / Forum / 3 min. / le 23 mai 2023

>> Ecouter l'analyse de Forum:

Propos recueillis par David Berger/jfe

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Mise en oeuvre des interdictions de bonus au CS

La Confédération a précisé mardi les mesures prises en matière de suppression des bonus que Credit Suisse doit encore verser à certains de ses cadres, décidées le mois dernier par le Conseil fédéral. UBS devra aussi revoir le système de rémunération de certains de ses employés.

Dans cette mise en oeuvre, le Département fédéral des finances (DFF) "ordonne à UBS de prévoir dans son système de rémunération un critère supplémentaire pour les personnes chargées de la réalisation des actifs de Credit Suisse qui sont couverts par la garantie de la Confédération".

L'objectif est d'encourager les personnes concernées à réduire les pertes au maximum lors de la réalisation de ces actifs, afin d'éviter si possible un recours à la garantie de la Confédération, écrit le DFF dans un communiqué.

Respect des règles

UBS devra intégrer dans son système de rémunération des critères comme la prise de conscience des risques et le respect des règles de conduite. Cette mesure garantit que le système ne sera pas modifié de manière à récompenser la prise de risques inconsidérés, selon le DFF.

En outre, comme annoncé, les rémunérations variables que Credit Suisse doit encore verser aux membres des trois échelons de conduite les plus élevés seront soit supprimées (executive board), soit réduites de 50% (premier échelon de conduite subordonné à l'executive board) ou de 25% (deuxième échelon de conduite subordonné à l'executive board).

Plus de 200 plaintes contre la Finma en Suisse

Le tribunal administratif fédéral a reçu 230 plaintes à l'encontre de l'autorité de surveillance des marchés concernant des obligations à haut risque dont la valeur a été réduite à zéro lors du sauvetage de Credit Suisse, indique-t-il mardi.

Ces plaintes émanent de quelque 2500 personnes qui se sont regroupées pour attaquer la décision de la Finma, le gendarme des marchés financiers en Suisse, a détaillé un porte-parole du tribunal.

Pour faciliter le rachat organisé dans l'urgence, la Finma avait déclenché un amortissement complet des obligations dites AT1, qui regroupent des instruments complexes mis en place après la crise financière de 2008 pour renforcer les banques. Leur valeur, d'un montant de 16 milliards de francs suisses, a été réduite à néant. (ats)