Le gain encaissé par la Confédération grâce aux primes de Credit Suisse s'élevait à 80 millions de francs à la fin avril et à 100 millions aujourd'hui.
"À cela s'ajoutent, bien entendu, les recettes de la Banque nationale suisse (BNS), a précisé la ministre des Finances Karin Keller-Sutter.
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Les aides bientôt remboursées
Les aides de trésorerie encore dues, assurées par des garanties de la Confédération, s'élèveraient actuellement à cinq milliards de francs. Elles devraient bientôt être entièrement remboursées, selon Karin Keller-Sutter.
Quant aux adaptations légales nécessaires pour éviter un sauvetage de Credit Suisse bis, il est encore trop tôt pour se prononcer, assure la conseillère fédérale. "La surveillance des marchés financiers doit certainement être renforcée, explique toutefois la St-Galloise. Aujourd'hui, il est presque impossible de demander des comptes à qui que ce soit en cas de défaillance grave".
Pour une commission d'enquête parlementaire
Une stratégie payante pour la Confédération dont le rôle a été salué par la Commission européenne. Et le Conseil fédéral a aussi annoncé jeudi vouloir pérenniser le mécanisme de garantie des liquidités qui lui a permis de sauver Credit Suisse. Pour l'exécutif fédéral, les banques d'importance systémique doivent pouvoir compter sur les fonds de la Banque nationale suisse en cas de problème.
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En début de semaine dans La Matinale de la RTS, Karin Keller-Sutter s'est aussi, pour la première fois, exprimée en faveur de l'ouverture d'une commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Credit Suisse. Selon elle, le Conseil fédéral a joué "les pompiers" et non les pyromanes et explique que les fautes qui ont conduit à la chute de la banque émanent de son Conseil d'administration.
ats/thc
Credit Suisse doit verser 840 millions dans le litige avec Bidzina Ivanishvili
Credit Suisse subit un nouveau revers dans son litige avec Bidzina Ivanishvili. Un tribunal de Singapour a ordonné à la banque de dédommager le milliardaire et ancien Premier ministre géorgien à hauteur de 926 millions de dollars (près de 840 millions de francs), un montant assorti toutefois d'une remise de 79,4 millions.
La Cour internationale de commerce de Singapour souligne dans un jugement diffusé vendredi que la banque a admis des manquements à ses devoir en matière de sécurité des avoirs que lui avait confié le plaignant. Le dommage estimé pour ce dernier consistent en la différence entre le résultat de la gestion effective de ces actifs et ce qu'il en aurait été si ceux-ci avaient été gérés de manière "compétente et professionnelle" et "non entachée de fraude", poursuit le jugement.
Les protagonistes sont désormais enjoints à négocier de manière à éviter des doublons dans le calcul des dommages par rapport à un précédent jugement en défaveur de Credit Suisse rendu aux Bermudes.
La justice de l'archipel britannique était arrivée fin mars 2022 à la conclusion que le numéro deux bancaire helvétique, en l'occurrence sa filiale locale d'assurance-vie, avait manqué à son devoir de diligence en fermant les yeux les agissements de celui qui était alors un de ses gérants vedettes, condamné à Genève pour fraude en 2018 et décédé depuis. Credit Suisse avait alors déjà été condamné à verser au plaignant des dommages et intérêts pour un montant de 607 millions de dollars.
Credit Suisse, qui avait fait appel en décembre de la condamnations caribéenne, a d'ores et déjà indiqué son intention de faire appel de la décision singapourienne également.