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Un accord de principe trouvé aux Etats-Unis pour éviter un défaut de paiement

Joe Biden et le républicain Kevin McCarthy ont trouvé un accord de principe pour éviter un défaut de paiement des Etats-Unis.
Joe Biden et le républicain Kevin McCarthy ont trouvé un accord de principe pour éviter un défaut de paiement des Etats-Unis. / 12h45 / 1 min. / le 28 mai 2023
A un peu plus d'une semaine de l'échéance, le président américain Joe Biden et le leader républicain Kevin McCarthy ont trouvé samedi un "accord de principe" pour éviter un défaut de paiement des Etats-Unis.

Cet accord, dont le contenu n'est pas encore connu, devra être validé par le Congrès. Selon Kevin McCarthy, la Chambre des représentants, à majorité républicaine, votera mercredi. Le Sénat, à majorité démocrate, devra le valider dans la foulée.

Le chef conservateur a estimé, dans une courte allocution, que le compromis budgétaire trouvé était "tout à fait digne du peuple américain". Il s'est félicité de "réductions historiques" de la dépense publique, ce qui était la revendication principale des républicains.

Compromis de dernière minute courants

Kevin McCarthy a annoncé qu'il s'entretiendra à nouveau dimanche avec le président, et qu'il publiera ensuite le texte de l'accord. Celui-ci devrait vraisemblablement relever le plafond d'endettement public des Etats-Unis pour ces trois prochaines années.

Il est, de fait, très courant que des compromis de dernière minute soient conclus sur ce type de dossier.

Mais sans relèvement de cette limite, la première puissance mondiale risquait de se trouver en défaut de paiement le 5 juin, c'est-à-dire incapable d'honorer ses engagements financiers, qu'il s'agisse de salaires, de retraites ou de remboursements à leurs créanciers. Cette situation aurait également eu des effets délétères sur l'économie mondiale.

>> Plus d'explications sur ce sujet : Pourquoi le plafond de la dette américaine menace-t-il la stabilité financière mondiale?

Urgence parlementaire

Reste que ce compromis doit désormais être validé par le Sénat, contrôlé de justesse par les démocrates, et par la Chambre des représentants, sur laquelle les conservateurs ont une fragile majorité.

Or, le calendrier parlementaire est contraint: nombre d'élus sont retournés chez eux aux quatre coins des Etats-Unis à l'occasion du week-end prolongé du "Memorial Day". Ils ont pour consigne d'être prêts à rentrer à Washington en urgence.

Par ailleurs, certains progressistes au sein du parti démocrate, tout comme les élus les plus radicaux du parti républicain, ont menacé de ne pas ratifier ou de retarder au maximum le texte si celui-ci faisait trop de concessions au camp adverse.

ats/jop

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L'économie "en otage"

Le plafond américain de la dette fixe juridiquement le montant maximal d'endettement des Etats-Unis. Il doit régulièrement être formellement rehaussé par le Congrès.

Mais les républicains, majoritaires à la Chambre des représentants depuis janvier, ont fait de cette procédure législative un instrument de pression politique. Ils ont conditionné tout relèvement de ce plafond, actuellement fixé à 31'400 milliards de dollars, à des coupes budgétaires dans la santé, les aides sociales et la transition écologique.

Joe Biden a longtemps refusé de venir à la table des négociations, accusant l'opposition de "prendre en otage" l'économie américaine.

Les marchés financiers "soulagés"

Pourquoi le plafond de la dette américaine menace-t-il la stabilité financière mondiale?

L'annonce de cet accord de principe donne un peu d'air aux marchés américains, qui n'ont jamais réellement paniqué mais que cette paralysie commençait à impatienter. Pour faire pression, l'agence de notation Fitch avait placé jeudi "sous surveillance" la note "AAA" de la dette américaine.

L'économie mondiale, déjà en proie à une "forte incertitude", aurait pu "se passer" de ces tractations tendues, avait aussi critiqué la directrice du Fonds monétaire international Kristalina Georgieva.