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Le nombre de nuitées en Suisse devrait dépasser le niveau d'avant le Covid cet été

L'été 2023 devrait voir le retour des touristes asiatiques en Suisse. [Keystone - Peter Klaunzer]
La saison estivale suisse devrait effacer les traces du Covid-19 / Le Journal horaire / 17 sec. / le 31 mai 2023
Cet été, le nombre de nuitées devrait dépasser le niveau d'avant la crise du Covid-19 grâce au retour de la clientèle asiatique. Les Suisses devraient privilégier des vacances hors du pays.

Pour la saison estivale, le nombre de nuitées en Suisse dépassera le niveau de 2019, soit 22,5 millions. Ce chiffre correspondrait à une hausse de 3% par rapport à 2022, selon les prévisions touristiques publiées par l'institut BAK Economics mercredi, sur mandat du Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco).

En conférence de presse, Marc Bros de Puechredon, directeur de l'institut bâlois, a jugé que le secteur touristique helvétique a passé son "stress test".

Retour des touristes asiatiques

Les experts tablent sur un effet de rattrapage des marchés lointains, en particulier de la part des visiteurs asiatiques. Leur retour sera visible dans les hébergements citadins, "ce qui permettra de combler en grande partie l'écart observé pendant la crise avec les régions alpines et le reste du pays", d'après le document. "La différence s'est déjà réduite et ne tient plus qu'à quelques pourcents", a observé Benjamin Studer, chef de projet.

Au total, les marchés lointains devraient enregistrer un bond du nombre de nuitées de 37% (+1,6 million) par rapport à l'été 2022, alimenté par l'Inde (+343'000 nuitées escomptées) et les autres marchés asiatiques hors Chine (+465'000).

>> Revoir le reportage du 12h45 à Lucerne :

Le tourisme suisse reprend des couleurs. Les touristes asiatiques sont de retour à Lucerne
Le tourisme suisse reprend des couleurs. Les touristes asiatiques sont de retour à Lucerne / 12h45 / 1 min. / le 22 avril 2023

Encore des obstacles pour les Chinois

Les Chinois (+264'000) et les Japonais (+116'000) devraient aussi soutenir le secteur hôtelier. Mais concernant le retour des citoyens de l'Empire du Milieu, la ruée se fait encore attendre.

BAK Economics cite l'absence fréquente de documents de voyage, le nombre limité de visas et une préférence pour le tourisme intérieur, sans oublier l'absence de certains vols mais aussi une pénurie de personnel qualifié dans les branches touristiques, limitant "le potentiel de croissance".

Ainsi, "un retour de la fréquentation touristique chinoise au niveau de 2019 ne serait tout simplement pas supportable à court terme du côté de l'offre", d'après le document.

Les touristes des Etats-Unis devraient continuer à se rendre en Suisse. "Par rapport à l'été 2022, déjà bon, il faut s'attendre à une augmentation de 142'000 nuitées (+9%)".

Baisse de la demande européenne

Ce retour des voyageurs en provenance des pays lointains devrait compenser la baisse attendue de la demande européenne. "L'inflation élevée réduit le pouvoir d'achat, le franc suisse fort entraîne une pression sur les prix et les turbulences conjoncturelles pèsent sur le climat de consommation", sans compter la concurrence de destinations plus éloignées attirant certains voyageurs.

BAK Economics s'attend donc à une réduction de 3% du nombre de nuitées de ces voyageurs l'été prochain. La seule impulsion positive viendra du Royaume-Uni avec une augmentation de 11% escomptée.

Retour des tendances d'avant le Covid

Du côté des touristes suisses, ils devraient être moins nombreux à séjourner à l'intérieur des frontières de la Confédération. "Par rapport à l'excellent été 2022, un recul certes perceptible mais pas massif de la demande indigène est attendu (-800'000 nuitées ou - 7%)". Avec un peu plus de 11 millions de nuitées, le tourisme intérieur se situe toujours nettement au-dessus du niveau de 2019 (+13%).

Pour la période 2024 à 2030, BAK Economics part du principe que les tendances observées avant la crise du Covid-19 seront pour la plupart à nouveau d'actualité.

À moyen terme, le marché européen perdra constamment des parts de marché. En revanche, les marchés lointains, notamment asiatiques, l'Inde et les États-Unis, devraient progresser.

Pour la Chine et pour la Russie, en raison des sanctions qui seront probablement encore en vigueur pendant longtemps, il faut s'attendre à une baisse de la dynamique par rapport aux années précédant la crise.

La demande des Suisses dans leur pays devrait se développer avec une évolution un peu plus lente, mais similaire à celle d'avant la crise, soit un peu plus de 1% par an.

ats/edel

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