Fin mai, 88'076 personnes étaient inscrites dans des offices régionaux de placements (ORP), ce qui correspond à un taux de chômage de 1,9%, contre 2,0% en avril, écrit mercredi dans un communiqué le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco). Par rapport à mai 2022, le nombre de chômeurs a reculé de 9928 ou de 10,1%.
Le chômage chez les jeunes de 15 à 25% a reculé de 2,2% ou 169 personnes sur un mois, ou de 6,6% sur un an, constate encore le Seco. Chez les plus de 50 ans, la baisse est encore plus marquée et s'inscrit à 3,3% ou 903 personnes sur un mois, et même 15,6% sur un an.
Moins de demandeurs d'emploi aussi
Le nombre total de demandeurs d'emplois a quant à lui reculé de 12,5% par rapport à mai 2022 pour s'établir à 153'468. Le nombre de places vacantes s'est tassé de 416, passant à 51'807, dont 32'897 soumises à l'obligation d'annonce.
Les réductions d'horaires de travail ont quasiment disparu et ne concernaient en mai 2023 plus que 75 entreprises, contre 3490 un an plus tôt. Enfin, quelque 2506 personnes ont épuisé leurs droits aux prestations de l'assurance-chômage dans le courant du mois écoulé.
Calcul à relativiser
Toutefois, ce calcul du taux de chômage ignore certaines personnes, qui sont elles aussi à la recherche d’un travail. Or, selon la définition du Bureau international du Travail (BIT), il faudrait prendre en compte toutes les personnes âgées de 15 à 74 ans, sans emploi, activement à la recherche d'un travail et immédiatement disponibles.
Près de 10’000 Suisses et Suissesses auraient trouvé un emploi ce dernier mois, selon les chiffres du SECO. Mais ces derniers ne font qu'état des personnes qui n'étaient plus inscrites auprès d’un office régional de placement (ORP) à la fin du mois de mai. Au premier trimestre 2023, selon ce type de calcul, le taux de chômage atteint 4,3%. Donc plus de 2 points au-dessus du taux communiqué par le SECO.
En Suisse, c'est l'Office fédéral de la statistique qui opère le relevé via une enquête auprès de la population. Donc en plus des inscrits à un ORP, s'ajoutent les jeunes qui n'ont pas encore cotisé au chômage, des chercheurs d'emplois ayant épuisé leurs droits aux indemnités journalières ou toute autre personne qui n'est pas dans le système des ORP. Ce taux est donc plus représentatif et permet une comparaison internationale. La Suisse est un bon élève puisque dans l'Union européenne par exemple, la moyenne se situe à 6%.
ats/juma/DelacoLo
L'économie suisse sous pression en 2023 et 2024
La hausse des taux d'intérêt, des conditions économiques moroses et l'inflation vont peser sur les perspectives conjoncturelles de la Suisse, notamment sur les dépenses privées et les investissements, prévient l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Le renchérissement des prix ne devrait quant à lui pas rentrer dans les clous avant 2024.
L'organisation internationale prévoit pour cette année un produit intérieur brut (PIB) en hausse de 0,6%, en net repli comparé à l'envolée post-Covid enregistrée en 2022 (+2,1%) et 2021 (+4,2%). En 2024, la croissance devrait réaccélérer et atteindre +1,2%, ont détaillé jeudi les économistes de l'OCDE.
La guerre lancée par la Russie contre l'Ukraine va continuer à plomber le moral des particuliers et des investisseurs. Les dépenses des ménages sont ainsi seulement attendues à +1,4%, après 4% en 2022, et à 0,9% en 2024. Les exportations devraient, elles, encore être solides cette année (+4,2%), avant de ralentir la suivante (+3,1%).
Commerce extérieur fragilisé et inflation encore présente
"Les tensions géopolitiques et l'accroissement des incertitudes vont contrarier le commerce extérieur", a averti l'OCDE dans son étude. Alors que les craintes liées au secteur bancaire devraient "rester sous contrôle", l'approvisionnement en gaz de la Suisse l'hiver prochain reste un sujet de préoccupation.
Côté inflation, qui a ralenti en mai à 2,2% sur un an après +2,6% le mois précédent, les économistes de l'OCDE ne s'attendent pas à ce qu'elle passe sous la barre des 2% - représentant l'objectif de stabilité des prix recherchée par la BNS - avant l'année prochaine. Les experts anticipent la hausse des prix à 2,4% en 2023 et à 1,2% en 2024.