Mais pourquoi cette séparation? L'industrie pharmaceutique et les génériques sont en fait devenus deux mondes complètement différents.
La première mise sur des produits extrêmement innovants, complexes, et cherche les traitements de demain. L'industrie des génériques, elle, commercialise des médicaments vieux de parfois 70 ans, en misant sur ses petits prix. En conséquence, une gestion spécifique à chacun de ces mondes est aujourd'hui nécessaire.
D'où un mouvement de fond, loin de ne concerner que Novartis. De nombreuses entreprises pharmaceutiques coupent les liens avec leur division chargée des génériques. Autre raison: les marges fondent pour ces médicaments, même s'ils sont essentiels.
Défi pour Sandoz
Le défi est donc grand pour Sandoz, vu qu'il est très difficile de tirer son épingle du jeu quand on fabrique des génériques. Les Etats contrôlent d'ailleurs souvent les prix. Ils les veulent les plus bas possibles pour contenir les coûts de la santé. Il faut également régater avec la concurrence chinoise et indienne.
Mais Sandoz, c'est une marque, une réputation de qualité, de fiabilité. Et il y a deux scénarios imaginés par les experts de ce marché.
Soit, premier scénario, l'entreprise se replie sur les produits qui rapportent le plus, à savoir les biosimilaires. En gros, il s'agit de médicaments génériques produits à partir d'une cellule ou d'un organisme vivant.
Soit, second scénario, elle grandit et avale des concurrents, qui ont des avantages qu'elle n'a pas. Par exemple : des fabricants indiens, avec de faibles coûts de production.
A noter que la date de l'autonomisation reste agendée à la seconde moitié de l'année en cours. L'actuelle et encore division génériques et biosimilaires de Novartis avait enregistré l'an dernier un essor de 4% de ses ventes à 9,1 milliards de dollars.
Sujet radio: Cléa Favre
Adaptation web: Julien Furrer