Les prix à la consommation ont augmenté de 1,7% en juin en comparaison annuelle, après avoir progressé de 2,2% en mai et avoir atteint un pic à 3,5% en août 2022. C'est la première fois depuis janvier 2022 que l'inflation repasse sous la barre des 2%.
Un ralentissement a également été observé sur un mois, avec une hausse de 0,1% enregistrée pendant la période sous revue, après +0,3% en mai, a annoncé lundi l'Office fédéral de la statistique.
Ces chiffres sont conformes aux prévisions des économistes. Les experts tablaient sur un renchérissement entre 1,6% et 1,9% sur un an et une variation mensuelle de 0,0% à 0,3%.
Le prix de l'huile flambe
Dans le détail, le ralentissement du taux d'inflation en juin a encore une fois été soutenu par la décrue des prix des produits pétroliers (-22,6% sur un an). Mazout (-34,7%), essence (-19,8%) et diesel (-19,1%) ont ainsi affiché de fortes baisses.
D'autres dépenses continuent cependant d'augmenter, notamment l'alimentation et les boissons (+5,1%), le logement et l'énergie (+2,9%), ainsi que les restaurants et hôtels (+3,3%). Les prix des baies se sont ainsi envolées de 11,9%, ceux des légumes, herbes et champignons de 12,5% et l'huile d'olive de 12,3%.
En juin, le taux d'inflation est ainsi repassé dans la zone recherchée par la Banque nationale suisse, sot entre 0% et 2%, et qu'elle assimile à la stabilité des prix. L'institut d'émission a resserré depuis juin 2022 à cinq reprises son taux directeur, actuellement à 1,75%, pour lutter contre l'envolée des prix.
Hausse des loyers entre 3% et 8%
De nouveaux relèvements ne sont pas exclus, d'autant plus que l'inflation risque de remonter à partir de septembre en raison de la hausse des loyers. Pour cette année, la majorité des prévisionnistes tablent sur un taux d'inflation entre 2,1% et 2,5% en moyenne. Pour 2024, il devrait s'établir entre 1,4% et 2,2%.
Invité dans La Matinale de la RTS, Arthur Jurus, responsable du service "investissement monde" à la banque privée Oddo BHF à Genève, partage une analyse similaire: "On a des révisions de loyer en Suisse qui commencent à intervenir et qui vont se poursuivre tout le long du second semestre et qui pourraient atteindre entre 3% et 8% pour au moins la moitié des locataires. Or, les loyers c'est 15% au minimum de nos dépenses au quotidien. Il va donc forcément y avoir un impact inflationniste qui pourrait compenser la baisse du prix de l'énergie."
asch avec ats