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Des enseignes de mode veulent éviter le gaspillage grâce à la précommande

Avec la précommande, les créateurs lancent la production de vêtements sans causer de gaspillage.
Avec la précommande, les créateurs lancent la production de vêtements sans causer de gaspillage. / 19h30 / 2 min. / le 4 juillet 2023
Certaines marques de mode appliquent le modèle de la "précommande". Le client achète ses vêtements sans les essayer. Normal, puisqu'ils n'ont même pas encore été fabriqués. La confection n'est lancée qu'une fois la commande passée. Une manière de lutter contre le gaspillage.

Laure et son compagnon font tenir sur quelques étagères tous leurs vêtements, une dizaine achetés chaque année, la plupart en précommande. Dans ce système, les ventes sont ponctuelles et les pièces limitées.

"Il faut se connecter très vite. C'est déjà arrivé que certains modèles me passent sous le nez lors de ventes sur Instagram, quand il ne restait que quelques tissus", explique Laure dans le 19h30.

Produit sur mesure

La styliste valaisanne Camille Rausis vend ses créations par un système de précommande. "Chaque pièce est faite sur mesure. La cliente va devoir attendre, jusqu'à un délai d'un mois, pour recevoir sa pièce", indique-t-elle.

Pour la créatrice, c'est une manière de limiter le gaspillage, les coûts de stockage et de lutter contre ce qu'elle appelle la "fast fashion".

"On n'a plus besoin des choses, on achète parce que c'est là, parce que ce n'est pas cher et, après, on jette parce que ça ne tient pas après deux lavages", déplore-t-elle.

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Association avec un géant

L'an dernier, Camille Rausis s'est associée au géant des machines à tricoter Steiger Participations à Vionnaz (VS) pour créer un pull en laine. Un défi humain mais surtout économique pour cette entreprise habituée à travailler avec des maisons de renommée internationale.

"Les quantités pour Camille étaient petites. Le prix de l'achat de la laine était donc très élevé, ce qui allait impacter notre temps de travail et notre coût horaire et le coût de la confection pour Camille", pointe Nathalie Guinnard, la responsable du marketing et de la communication digitale de Steiger Participations.

"On s'est battu pour avoir un prix raisonnable. On n'allait pas vendre un pull sur internet en Suisse romande à 500 francs", raconte-t-elle.

Vendu 219 francs, le pull a rapidement trouvé preneuses. La précommande séduit de plus en plus la clientèle, mais le modèle économique est encore à trouver.

Charlotte Onfroy-Barrier/ami

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