Trois offices du tourisme romands s'emparent de l'intelligence artificielle. Cet outil devrait progressivement s'imposer dans tout le secteur et supplanter Google, a affirmé jeudi dans La Matinale de la RTS Claudia Benassi-Faltis, directrice de la Digital Room à Lausanne et co-rédactrice du guide "Comment optimiser ChatGPT dans le cadre du tourisme".
Selon Claudia Benassi-Faltis, les touristes vont progressivement préférer un chatbot aux recherches sur Google, "même si en ce moment le moteur de recherche développe sa propre intelligence artificielle pour enrichir ses résultats. Mais Google se focalise sur une seule demande, soit sur les hôtels, ou alors sur les activités", remarque-t-elle.
Pour une multiple prospection, un moteur de recherche traditionnel nécessite davantage de travail. Dès lors, "les utilisateurs ont tendance à se tourner vers des outils comme ChatGPT et si leurs résultats battent Google, les clients vont les préférer", observe la directrice.
Ces avantages allèchent les acteurs du tourisme. S'adapter à ces différentes technologies leur permet également d'être visibles.
Une technologie pas encore au point
Sur les sites internet des offices du tourisme de l'Arc jurassien, des Alpes vaudoises ou de Montreux et sa riviera, à ceux qui souhaitent se renseigner par le biais du chatbot s'affiche le message suivant: "Soyez indulgents, je suis encore en formation, je m'améliore de jour en jour".
L'agent conversationnel n'est donc pas encore au point. Pour l'instant, il n'arrive pas encore à proposer des activités à des dates précises. "Mais c'est en cours. Ce problème sera très prochainement corrigé", assure Jérôme Longaretti, directeur de Jura & Trois-Lacs.
Dans un deuxième temps, le chatbot sera en mesure d'effectuer directement une réservation et de créer du contenu pour permettre à l'office d'avoir de meilleurs référencements sur internet.
Les agents garderont leur travail
Rassurant, Jérôme Longaretti certifie que cette technologie n'a pas pour vocation de remplacer des employés. "Il y a toujours des questions qui nécessitent une intervention humaine [...] Vous ne pouvez pas demander à la machine 'quel hôtel me recommanderiez-vous et pourquoi?' Cela, la machine n'arrive pas à le faire, et d'ailleurs c'est très bien".
Il n'empêche qu'en cas de recherche, les propositions fusent, et dans toutes les langues. Selon Olivier di Natale, directeur d'EDSI-Tech - la société qui a mis en place cette technologie - ces consultations rencontrent déjà un franc succès. "En 10 jours, il y a eu 18'000 requêtes", précise-t-il.
>> Lire aussi : Un quart des emplois dans le monde ne seront plus les mêmes d'ici 2027, estime le WEF
Sujet radio: Deborah Sohlbank
Adaptation web: Miroslav Mares