"Happy at work", "Friendly work space", "Great place to work"... Ce genre de labels se sont multipliés ces dernières années dans bon nombre d'entreprises.
Cette volonté de rendre le lieu de travail le plus agréable possible n'a pas une histoire très ancienne. On en voit des formes rudimentaires, avec la présence de médecins dans les entreprises dans les années 1950, lorsque les anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale retournés au travail faisaient face à des problèmes psychiques ou d'alcoolisme notamment.
Les notions de bien-être au travail, d'équilibre entre vie privée et vie professionnelle en tant que tels apparaissent dans les années 1980, voire 1990.
Des labels pour recruter les meilleurs profils
L'industrie technologique américaine joue aussi un rôle: elle est la première à offrir des massages ou des repas "gourmet" au travail pour recruter les meilleurs employés. C'est l'essence même de ces labels, a expliqué jeudi dans le 12h30 de la RTS Patrice Brun, consultant et copropriétaire du label Great Place to Work Switzerland.
"Nous avons constaté que le turnover des entreprises labellisées était 50% plus faible que celui de celles de leurs marchés respectifs", argumente-t-il.
Les entreprises ont bien compris les atouts que présentent ces formes de distinctions et les candidatures au label. "On a constaté depuis la pandémie une plus forte demande de la part du marché. On a eu 39 lauréats en 2019, contre 55 en 2023", illustre le représentant de l'organisation.
Des critères complexes
Les critères pour être couronné par ces labels sont complexes et parfois très subjectifs puisqu'ils s'appuient sur la culture de l'entreprise, précise Patrice Brun.
"Le facteur que l'on identifie comme clé dans notre label est la confiance qui règne entre la direction et les salariés. Il y a aussi la promotion de l'équité au sein de la société, en termes de salaire et de traitement. Les avantages entrent aussi en ligne de compte, mais ce ne sont pas eux qui déterminent le classement de l'entreprise", termine-t-il.
Sujet radio: ks,cc
Adaptation web: juma
"Il n'y a pas de recette préfabriquée"
Selon Annabelle Péclard, directrice associée au cabinet de ressources humaines Didisheim à Lausanne, "il n'y a pas de recette préfabriquée" pour offrir de bonnes conditions de travail. Elles peuvent être affectées négativement par de nombreux facteurs, "sur le plan organisationnel, managérial, interpersonnel, individuel [...] sans compter le contexte".
Pour être agréables, les entreprises doivent travailler sur plusieurs points selon elle. "Il y a des actions à entreprendre sur le plan organisationnel: il faut que les rôles et les responsabilités soient clairement définis, que chacun sache ce qu'il a à faire sans pour autant être empêché de toute prise d'initiative. Il faut que les managers sachent apporter leur soutien, recadrer, intervenir en cas de harcèlement... Il y a différents plans", liste-t-elle.