En réduisant les liquidités disponibles sur les marchés, les banques centrales cherchent à contrer l'inflation. Ainsi, mercredi, la Réserve fédérale américaine a augmenté ses taux directeurs pour la onzième fois en un peu plus d'un an. Jeudi, c'était au tour de la Banque centrale européenne (BCE). Une montée des taux a de multiples conséquences, notamment sur les hypothèques, les loyers ou encore sur les entreprises. D'ailleurs, depuis 20 ans, en Europe, la demande de crédit des entreprises est au plus bas.
En général, la BNS suit le rythme donné par la BCE et par les Etats-Unis. La Suisse ne devrait donc pas échapper à une sixième hausse des taux.
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En revanche, la décision ne sera pas prise avant septembre prochain. D'ici là, l'inflation pourrait encore évoluer, même si, pour l'instant, elle semble maîtrisée. En juin, pour la première fois depuis janvier 2022, elle passait sous la barre des 2%, atteignant ainsi l'objectif fixé par la BNS.
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Le franc suisse et sa stabilité en jeu
Selon Charles Wyplosz, membre observatoire de la BNS, il est difficile de savoir comment va réagir la Suisse: "Cela va dépendre aussi de ce qui va se passer sur le taux de change. Si le franc baisse, ils voudront augmenter. S'il ne bouge pas sans intervention, peut-être qu'ils voudront marquer une pause et voir ce qui se passe".
Il est néanmoins probable que l'on assiste aux dernières augmentations des taux. Cela signifie qu'à court terme du moins, les taux hypothécaires, les crédits, notamment pour les voitures ou encore les loyers helvétiques, devraient vraisemblablement poursuivre leur hausse.
Les risques de freiner la croissance
L'inflation reste un phénomène très difficile à prévoir. Tout comme il est compliqué de la dompter. Les effets d'une décision de politique monétaire ne sont en effet perceptibles qu'une année plus tard.
Les banques centrales devraient tout de même calmer le jeu, au risque de freiner la croissance et de créer du chômage.
En attendant cette accalmie, notre épargne devrait être mieux rémunérée, à condition évidemment que les banques répercutent la hausse des taux.
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Sujet radio: Cléa Favre
Adaptation web: Miroslav Mares