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Le surveillant des prix Stefan Meierhans veut une refonte du droit de la concurrence

Le préposé fédéral à la surveillance des prix lance un cri d'alarme face à la menace du renchérissement et convoque un sommet sur le pouvoir d'achat
Dénonçant une inflation liée à la cupidité, le Surveillant fédéral des prix souhaite organiser un sommet sur le pouvoir d’achat / 19h30 / 2 min. / le 30 juillet 2023
Le surveillant fédéral des prix Stefan Meierhans va organiser en septembre à Berne une réunion sur le pouvoir d'achat avec les organisations de défense des consommateurs. "Nous devons repenser le droit de la concurrence", lance-t-il.

Malgré leur mandat constitutionnel, les organisations de protection des consommateurs ne reçoivent presque pas d'argent, déclare Stefan Meierhans dans un entretien diffusé dimanche par le SonntagsBlick. La protection des consommateurs doit être renforcée, ajoute-t-il. "L'économie n'a pas une tendance naturelle à être compétitive. Nous devons la forcer à le faire."

Lors de la réunion de septembre, les discussions porteront sur l'évolution des prix et le rôle des entreprises privées mais aussi celles liées à l'Etat, comme La Poste et les Chemins de fer fédéraux (CFF), précise Monsieur Prix.

"Si quelqu'un a intérêt à ne pas gonfler davantage l'inflation, ce doit être l'Etat. C'est pourquoi, lors de la réunion sur le pouvoir d'achat, nous aborderons spécifiquement la question de la responsabilité de l'Etat en période d'inflation."

>> Relire : L'inflation ralentit en juin, mais le prix de l'alimentation continue de grimper

Frais bancaires élevés

Le Surveillant des prix estime que les entreprises privées sont également concernées. Il entend ainsi étendre son enquête préliminaire sur les prix des aliments biologiques "pour inclure le commerce de détail".

Stefan Meierhans dit être déjà intervenu auprès des banques. "Elles facturent par exemple des frais très élevés pour clôturer des comptes, mais aussi dans le négoce de titres. Je m'attends à des corrections."

ats/ami/vajo

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L'inflation entraîne une hausse des poursuites privées

Les personnes à faibles revenus, durement frappées par l'inflation, peinent de plus en plus à boucler leurs fins de mois, selon le SonntagsBlick. Avec du pain ou des oeufs qui coûtent 10% plus cher qu'il y a deux ans, manger devient donc un défi pour beaucoup de ménages.

"Trop souvent, la nourriture est une variable d'ajustement au risque de mal se nourrir, parce qu'il faut faire fasse aux impondérables: les loyers, l'électricité, le téléphone, l'assurance maladie, décrit Pierre-Alain Praz, directeur de Caritas Vaud, dimanche dans le 12h30 de la RTS. La facture que ces personnes risque d'oublier, c'est souvent celle des impôts."

>> Les explications dans le 12h30 :

L'inflation entraîne une hausse de 20% des poursuites privées. [KEYSTONE - GAETAN BALLY]KEYSTONE - GAETAN BALLY
L’inflation touche durement les ménages suisses aux plus bas revenus / Le 12h30 / 1 min. / le 30 juillet 2023

Selon le SonntagsBlick, les poursuites privées ont crû de 20% au premier semestre 2023 à Lucerne.

A Coire, la hausse atteint 17%, 12,4% à Saint-Gall, 9,5% à Zurich et 8,4% à Bâle-Ville. Dans les bureaux régionaux de Caritas, les demandes d'aide pour payer les factures se multiplient. Dans le canton de Vaud, par exemple, la ligne téléphonique d'aide face au surendettement a vu son nombre d'appels augmenter d'un tiers ce printemps.

La classe moyenne ne peut plus acheter son logement en Suisse

La classe moyenne ne peut plus être propriétaire d'un logement en Suisse, estime l'économiste en chef de la banque Raiffeisen Martin Neff.

"La Suisse n'encourage pas l'accession à la propriété, même si c'est un mandat constitutionnel", constate Martin Neff, dans un entretien diffusé dimanche par la NZZ am Sonntag. Ces dernières années, les propriétaires ont même été pénalisés fiscalement en raison de la valeur locative, ajoute-t-il.

Martin Neff préconise l'adoption d'un droit d'opposition qualifié aux projets immobiliers. "Toute personne soumettant un recours doit être en mesure de prouver un intérêt matériel et pas seulement idéologique."

Demande supérieure à l'offre

A ceux qui espèrent l'éclatement de la bulle immobilière pour pouvoir acheter un logement, l'économiste les avertit qu'ils misent sur le faux cheval. "Un crash signifierait que les prix s'effondreraient de deux chiffres en peu de temps. Je ne vois absolument pas ce danger".

La demande est actuellement bien supérieure à l'offre, poursuit-il. "Les prix ne peuvent pas baisser". Il ajoute: "Quiconque trouve quelque chose qui lui plaît et dans ses moyens devrait y aller."