Cette démission intervient suite à la polémique suscitée par des déclarations de la dirigeante au printemps 2023 et liées aux exportations d'armes suisses vers l'Ukraine. La patronne avait notamment critiqué, dans une interview accordée en avril au groupe de presse CH Media, la politique de neutralité suisse. L'évolution des affaires de la société avait également été évoquée. Cet entretien n'avait cependant pas été publié, car Ruag menaçait CH Media de poursuites juridiques.
"Dans un entretien avec CH Media, Brigitte Beck a pris position sur différentes sujets. Elle l'a fait de manière remarquablement ouverte et a même émis des critiques claires à l'encontre du Conseil fédéral, notamment sur la question de la neutralité suisse dans le cadre des sanctions contre l'Ukraine. C'est exceptionnel, surtout pour la cheffe d'une entreprise appartenant à la Confédération", indique un article de CH Media.
Dans cette interview, Brigitte Beck s'était aussi exprimée sur les emplois menacés en Suisse dans le cadre du passage des avions F-35, détaille le dit article.
Excuses
Suite à cet incident, le conseil d'administration avait mené des "recherches et des clarifications", mais le résultat de l'enquête interne n'avait pas révélé "une infraction pénale ni aucun délit", indique lundi un communiqué. Brigitte Beck s'était par ailleurs excusée.
"La controverse persistante ne pouvait être résolue que par un changement de direction", souligne la société.
"Ma décision doit permettre à Ruag de se concentrer à nouveau sur ce qui est vraiment important, à savoir les affaires", explique Brigitte Beck dans le communiqué.
Christian Priller et Thomas Kipfer assureront l'intérim jusqu'à ce que le poste soit de nouveau pourvu.
ats/kkub