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Les cantons latins sont peu compétitifs alors que Zoug conserve sa première place

Les cantons latins sont peu compétitifs alors que Zoug conserve sa première place. [Keystone - Urs Flueeler]
Trio de tête des cantons les plus compétitifs inchangé / Le Journal horaire / 31 sec. / le 23 août 2023
Zoug reste le canton le plus compétitif de Suisse, devant Bâle-Ville et Zurich, selon l'indicateur de compétitivité publié mercredi par UBS. Premier représentant de la partie francophone du pays, Vaud ne pointe qu'à la septième place, juste devant Genève.

La plupart des changements intervenus depuis la dernière édition de l'indicateur de compétitivité des cantons (ICC) en 2021 sont dus à l'évolution des coûts et du marché de l'emploi, alors que la concurrence fiscale intercantonale a perdu de son importance suite à l'acceptation de l'imposition minimale des bénéfices des entreprises prévue par l'OCDE.

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Inquiétudes pour se loger

"Les cantons dont l'impôt sur les bénéfices était autrefois bas deviennent ainsi moins attractifs pour les entreprises concernées en tant que lieu d'implantation par rapport aux cantons dont l'impôt sur les sociétés est plus élevé", explique Katharina Hofer, économiste auprès d'UBS et auteure principale de l'étude.

La disponibilité des logements s'est hissée au rang des principales préoccupations. "Pour que l'emploi puisse se développer, il faut que des logements libres et abordables soient disponibles, faute de quoi le lieu d'implantation est désavantagé", un élément d'autant plus important au vu de la pénurie actuelle de main-d'oeuvre qualifiée.

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Cantons latins à la traîne

Au palmarès de l'ICC 2023, les cantons latins font pâle figure, seuls deux (Vaud et Genève) figurant dans le top 10, loin devant Fribourg (15e), le Tessin (21e) et Neuchâtel (22e), alors que le Valais et le Jura ferment la marche.

Avec des valeurs situées entre 90 et 100, le trio de tête se distingue clairement, alors que les variations qui séparent la 4e de la 22e sont ténues, a signalé Katharina Hofer lors d'une téléconférence.

Dans sa présentation, l'experte d'UBS a également mis en avant d'importantes disparités régionales, en particulier dans les cantons les plus importants en termes géographiques, entre les centres urbains et les zones périphériques.

Ainsi l'ICC de Coire surpasse de 20 points celui des Grisons et celui de la ville de Berne de près de 15 points l'indice cantonal, un phénomène que l'on retrouve également à Sion, Lugano, Lausanne, ou encore à Neuchâtel.

S'ils se situent tous deux dans la moitié inférieure du classement, les cantons de Fribourg et du Jura se distinguent en revanche par la nette embellie réalisée sur la composante des coûts - loyer des surfaces professionnelles, prix de l'énergie, salaires et taux d'imposition - alors que le Valais enregistre la détérioration la plus marquée.

ats/mera

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Facteur démographique

Sur le front de la main-d'oeuvre, les cantons les mieux lotis sont ceux où est attendue une nette augmentation de la population active, à savoir Zurich, Vaud, Genève, Zoug et l'Argovie. Au contraire, on risque d'assister à un recul de plus de 3% au Tessin et aux Grisons à l'horizon 2033, selon les projections de l'Office fédéral de la statistique (OFS).

L'indicateur élaboré par les économistes d'UBS mesure le potentiel d'augmentation durable de la croissance économique d'un canton sur le long terme. Il se base sur l'analyse comparative de huit critères thématiques totalisant 57 variables, qui sont ensuite pondérées et agrégées.

Dans son intervention, l'auteure de l'étude a encore insisté sur le caractère relatif de l'ICC, soulignant qu'une valeur faible ne signifie pas nécessairement "un manque de potentiel dans l'absolu, mais plutôt des perspectives de croissance inférieures à celles des autres cantons". A cela s'ajoute l'absence de comparaison au niveau international.