Il y a celles et ceux qui bifurquent une, voire plusieurs fois, après leur entrée à l'Université. La question se pose aussi chez les apprentis, à la différence qu'il faut, dans ce cas, rompre un contrat et espérer trouver une nouvelle entreprise formatrice.
A l'heure de la rentrée et des choix parfois cornéliens, la chronique Parlons cash de la RTS s'appuie sur une enquête de l'Office fédéral de la statistique (OFS) publiée en 2022 pour comprendre les raisons de ces "décrochages" de jeunes en entreprise.
L'OFS a suivi le parcours de près de 53'000 personnes en formation professionnelle sur cinq années.
Jeunes étrangers plus concernés
Il en ressort que le risque de résilier un contrat d’apprentissage est plus grand chez les jeunes issus de l’immigration, en particulier celles et ceux qui ne sont pas nés en Suisse.
Les apprentis et apprenties du canton de Genève ont 38% de risque d'interrompre leur formation en cours de route. Un taux élevé également chez ceux qui se lancent dans le domaine des soins de beauté-coiffure (33%) et de l'hôtellerie-restauration (31%).
Plus de la moitié des résiliations (55%) se produisent durant la première année de formation, d'où l'importance pour le jeune d'être bien orienté afin de choisir une voie qui lui convient.
Rebondir après un échec
Pour autant, la grande majorité des jeunes ne décroche pas: 80% de celles et ceux concernés par une résiliation anticipée ont recommencé une formation professionnelle initiale par la suite.
Les parcours plus longs, marqués par des changements de cap, sont devenus de plus en plus courants. Cela implique des coûts supplémentaires: un apprenti coûte 15'000 francs par an à la collectivité publique. Sans compter le coût humain, celui porté par les personnes qui ont suivi leur formation au sein des entreprises, et celui de ce qui est ressenti comme un échec pour le jeune et sa famille.
Instaurer le dialogue
Pour expliquer ces échecs, les entreprises pointent souvent du doigt le comportement des apprentis, leur manque de capacités ou encore leurs absences.
Les jeunes, au contraire, relèvent surtout les difficultés relationnelles avec la hiérarchie, la pénibilité de leur travail ou une perte de sens.
La formation d'un jeune rapporte également à l'entreprise. Le bénéfice net par apprenti - pour autant qu'il ou elle termine son contrat - est de 8000 à 10'000 francs, indique une étude menée par Observatoire suisse de la formation professionnelle (OBS IFFP) en 2019.
Sujet radio: Dominique Choffat
Adaptation web: doe