L'intégration de Credit Suisse dans UBS va entraîner 3000 suppressions de postes en Suisse
UBS veut avoir terminé l'intégration de Credit Suisse d'ici fin 2026. Dans ce cadre, le numéro un bancaire suisse vise des réductions de coûts brutes d'environ 10 milliards de dollars (8,8 milliards de francs), a-t-il indiqué jeudi dans un communiqué.
L'établissement veut par ailleurs atteindre un rapport entre les coûts et les revenus, un indicateur clé dans le secteur, inférieur à 70%, contre 88,9% actuellement. Le rendement des fonds propres durs (CET1) doit quant à lui s'approcher des 15% d'ici fin 2026.
UBS annonce ainsi l'assimilation intégrale dès l'an prochain des activités de son ancienne rivale malheureuse en Suisse. La marque Credit Suisse sera maintenue jusqu'à finalisation de la migration des clients.
L'intégration de Credit Suisse dans UBS va entraîner 3000 suppressions de postes en Suisse
UBS, qui fonctionne depuis la fusion forcée mi-mars avec deux sociétés-mères indépendantes UBS AG et Credit Suisse AG, a identifié dans l'immédiat 1000 doublons de postes en Suisse liés à l'intégration de Credit Suisse et 2000 supplémentaires dans les prochaines années, a indiqué jeudi le directeur général Sergio Ermotti.
La plupart des départs s'effectueront à partir de fin 2024 sans licenciement, notamment par des départs en préretraite ou des reclassements au sein du groupe, a poursuivi le dirigeant lors d'une conférence de presse téléphonique.
L'agence Bloomberg, se basant sur des sources anonymes, avait affirmé fin juin que la moitié des employés de Credit Suisse allaient perdre leur emploi, soit quelque 35'000 postes. Les salariés de la banque d'affaires à Londres, New York et en Asie seraient ceux qui doivent le plus craindre pour leur emploi.
Selon les documents publiés jeudi, les deux groupes bancaires fusionnés comptaient fin juin quelque 119'100 équivalents temps plein. Fin 2022, les deux groupes réunis comptaient 123'077 salariés.
Un bénéfice net de 25 milliards
Par ailleurs, UBS annonce avoir dégagé un bénéfice net pour l'ensemble du premier groupe bancaire helvétique de 28,88 milliards de dollars au 2e trimestre suite à l'acquisition de Credit Suisse.
Le gain comptable de 28,93 milliards de dollars (environ 25,17 milliards de francs) reflète l'écart entre le prix consenti pour acquérir l'ex-numéro deux bancaire helvétique et la valeur intrinsèque de la banque aux deux voiles, compte tenu de la reprise des actifs à risques de cette dernière, estimés à 238 milliards de dollars, ressort-il du communiqué diffusé jeudi par UBS. Le bénéfice avant impôts du groupe s'est quant à lui établi à 29,2 milliards de dollars.
Empêtrée dans des scandales à répétition depuis plusieurs années, Credit Suisse avait vu sa situation se détériorer rapidement début 2023. Dans le cadre du plan de sauvetage dévoilé le 19 mars par les autorités helvétiques, UBS avait alors accepté de reprendre son ancienne rivale pour 3 milliards de francs, après avoir obtenu d'importantes garanties financières de la part de la Confédération et de la Banque nationale suisse, auxquelles elle a depuis renoncé.
fgn avec ats
Les employés de banque veulent être traités de manière équitable
L'Association suisse des employés de banques (Aseb) a demandé à ce que les 37'000 employés réunis du nouveau géant bancaire en Suisse soient "traités de manière juste et équitable", selon un communiqué.
La Société suisse des employés de commerce (SEC) s'est elle dite satisfaite par l'accord conclu sur le rôle des partenaires sociaux externes, dans le cadre du processus d'intégration de Crédit Suisse (CS) dans UBS.
Le nouveau plan social en vigueur pour UBS et CS garantit des solutions acceptables pour les collaborateurs et renforce leur employabilité, explique jeudi le CEO de la SEC Christian Zünd, dans un communiqué.
La SEC se félicite également des prestations supplémentaires proposées par UBS dans les plans sociaux harmonisés des deux banques. Christian Zünd souligne que "ce qui est décisif, c’est que les partenaires sociaux soient de la partie et accompagnent l’intégration dans l’intérêt des employés".
En sa qualité de partenaire social, la société indique regretter chacun des postes qui seront supprimés dans le cadre de l’intégration dans le cadre de l’intégration. «Il est toutefois important de noter que la direction d’UBS renonce à une suppression de postes à titre préventif. Une procédure par étapes serait la bienvenue», affirme Christian Zünd.
Employeurs Banques satisfaits
L'association patronale Employeurs Banques salue la démarche "responsable" d'UBS, concertée avec les partenaires sociaux, concernant la suppression de 3000 emplois en Suisse. L'association est satisfaite qu'UBS ait clarifié la situation.
L'ordre de grandeur mentionné, l'échelonnement sur plusieurs années et surtout la mise à disposition d'un "plan social très généreux" témoignent d'une approche prudente et responsable de la part d'UBS, écrivent jeudi Employeurs Banques.
De plus, la décision d'UBS a permis de clarifier la situation, ce qui est surtout important pour les collaborateurs qui contribueront largement à la réussite du processus d'intégration de Credit Suisse.
L'association constate en outre que les suppressions de postes interviennent dans un contexte du marché du travail "favorable" dans le secteur bancaire, ce qui rend confiant quant à la possibilité de compenser une grande partie des licenciements.