Le promoteur chinois Country Garden est proche du défaut de paiement

Le marché immobilier chinois pesait il y a peu encore 25 à 30% du produit intérieur brut chinois. Un secteur clé qui bat de l’aile et tire l’économie vers le bas depuis deux ans.

Pendant plusieurs décennies, les autorités ont actionné le levier de la construction pour dynamiser l’économie. Les promoteurs ont bénéficié de prêts à foison et de nombreux projets sont sortis de terre. En 2018, certaines estimations dénombraient près de 130 millions de logements vacants à travers le pays.

Des faillites en cascade

En 2020, le pouvoir a entrepris de dégonfler la bulle immobilière en conditionnant l’accès aux crédits des constructeurs à leur niveau d’endettement. Ce qui a mené plusieurs grand groupes au bord du gouffre. Première victime: le géant Evergrande qui est toujours en cours de restructuration.

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Plus d’une cinquantaine d’autres promoteurs ont fait défaut dans son sillage. Country Garden, le numéro deux du secteur, était présenté jusqu’à l’an dernier comme un élève modèle par les autorités.

Alors qu'il était l'an dernier encore le plus gros promoteur de Chine, Country Garden dispose de quatre fois plus de projets qu'Evergrande, dont la mise à l'arrêt de chantiers avait entraîné manifestations et grèves de mensualités l'an dernier.

Risque de défaut de paiement

Country Garden négocie avec ses créanciers le rééchelonnement d'un remboursement pour éviter un défaut lors d'un vote crucial, après des pertes semestrielles record. Le promoteur, qui a longtemps été réputé solide financièrement, a été incapable au début du mois de rembourser deux intérêts sur des emprunts.

Le groupe risque formellement un défaut de paiement s'il ne paie pas, passé un délai de grâce de 30 jours qui prendra fin début septembre. Pour ajouter aux difficultés, il doit également s'acquitter du remboursement d'un emprunt obligataire d'un montant total de 3,9 milliards de yuans (environ 500 millions d'euros), qui arrive à maturité dans quelques jours.

Craintes d'une crise

Les déboires des deux géants de l'immobilier fragilisent un peu plus un secteur déjà échaudé par la crise sanitaire et le ralentissement économique en Chine. Cette situation nourrit la défiance d'acheteurs potentiels, ce qui aggrave davantage la situation financière des promoteurs, y compris de groupes publics réputés solides.

Ces difficultés font donc l’effet d’une bombe et font craindre l’aggravation d’une crise dangereuse d’un secteur dans lequel des millions de chinois ont engouffré leurs économies.

mac avec mp et les agences