Les prix alimentaires mondiaux dans leur ensemble ont pour leur part légèrement reculé le mois dernier (-2,1% par rapport à juillet), tirés vers le bas par le recul des prix des céréales, des huiles végétales, de la viande et des produits laitiers.
Après un petit rebond en juillet, l'indice FAO des prix des denrées alimentaires repart ainsi à la baisse, s'affichant en recul de 11,8% par rapport à la même époque l'an dernier, et de 24% par rapport au pic de mars 2022, juste après l'invasion russe de l'Ukraine.
Décision indienne
Mais les prix du riz, la céréale la plus consommée au monde avec le blé, sont directement affectés par la décision prise le 21 juillet par New Delhi d'interdire l'exportation de riz blanc non basmati (environ le quart de ses exportations habituelles de riz).
L'objectif est de conserver suffisamment de ce produit pour ses habitants et de limiter les hausses de prix, les tarifs ayant déjà augmenté avant l'été. En août, l'indice FAO des prix du riz s'affichait en hausse de 31% sur un an.
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L'Inde assure 40% du commerce mondial du riz, devant la Thaïlande, le Vietnam et le Pakistan. Le pays vend des quantités de brisure de riz à l'Afrique, notamment au Sénégal, au Nigeria, à la Côte d'Ivoire ou au Bénin, ainsi qu'en Asie (Pakistan, Philippines) et au Moyen-Orient (Turquie, Syrie).
Tensions sur le marché
En attendant les nouvelles récoltes, face aux "incertitudes quant à la durée de l'interdiction" décidée par l'Inde et aux "craintes que les restrictions à l'exportation soient étendues à d'autres types de riz", le marché mondial du riz s'est tendu, a souligné la FAO.
Beaucoup d'Etats et d'acteurs ont choisi de "conserver des stocks", de "renégocier des contrats" ou "d'arrêter de faire des offres de prix", a expliqué l'agence onusienne dans un communiqué.
Pour faire face à la situation, les Philippines ont par exemple noué jeudi un accord avec le Vietnam en vue de sécuriser pour cinq ans leurs importations de riz.
Réserves fournies
Les réserves de riz dans le monde sont pourtant abondantes : selon la FAO, "il est toujours prévu que les stocks mondiaux de riz à la clôture des campagnes de commercialisation de 2023-2024 atteignent leur plus haut niveau jamais enregistré", avec un stock estimé à 198 millions de tonnes. Cela correspond à environ 38% des prévisions de consommation de riz sur la même période.
Mais près des trois quarts de ce volume devraient être détenus par la Chine et l'Inde et les réserves totales de riz détenues par les autres pays devraient tomber à leur plus bas niveau depuis quatre ans.
El Niño inquiète
Certains craignent aussi que le phénomène climatique El Niño, généralement associé à une augmentation des températures mondiales, ne perturbe les prochaines récoltes.
L'inquiétude autour des répercussions de El Niño a aussi alimenté une légère hausse de l'indice FAO des prix du sucre en août (+1,3%), a relevé l'organisation.
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afp/ami